La nomination d’Ericka Bareigts au poste de ministre des Outre-Mer a déclenché un concert de félicitations venant des politiciens réunionnais de tout bord : ceux du PS bien sûr, mais aussi la députée dissidente du PCR Huguette Bello, le député centriste Thierry Robert, les présidents de droite des conseils général et régional, et le Conseil représentatif des associations noires qui, en toute simplicité, qualifie cet événement de « fierté réunionnaise pour cette grande dame attachée aux valeurs de justice et d’égalité »...

Mais le plus révélateur dans ce concert de louanges a été les déclarations du syndicat patronal du BTP, qui salue « sa fine approche des enjeux locaux, sa grande connaissance des dossiers portés par la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics ». Quant au Medef Réunion, il déclare réitérer sa « volonté de travailler en partenariat étroit (avec la nouvelle ministre) pour promouvoir des solutions innovantes et originales à l’emploi, qui s’appuieront sur l’entreprise pour créer la croissance ».

Les patrons savent reconnaître les leurs. Les exploités, eux, seraient bien avisés de ne pas tomber dans le piège qui leur est tendu d’applaudir à la nomination de cette politicienne propatronale au prétexte qu’elle est noire et réunionnaise. Faut-il le rappeler, Ericka Bareigts a soutenu la politique de Hollande depuis 2012, en particulier la dernière loi travail qui démolit les droits des travailleurs. C’est tout dire.