Lundi 5 septembre, 150 travailleurs, sur les 500 que compte le centre Technicolor à Rennes, ont débrayé contre un licenciement individuel.

La personne visée travaillait dans la société depuis vingt ans et s’était vu proposer une rupture conventionnelle l’hiver dernier, rupture qu’elle avait refusée. À son retour de congés, début août, la DRH l’a attendue à la fin d’une journée de travail pour lui dire qu’elle serait convoquée à un entretien préalable à licenciement le 12 août et qu’elle n’était pas tenue de se présenter au travail d’ici là.

Cette méthode brutale avait pour objectif de l’isoler de ses collègues afin que son licenciement se fasse sans bruit au milieu de l’été. Ce n’est pas la première fois que des travailleurs sont poussés discrètement vers la sortie, les cas se sont même multipliés ces dernières années. En général, la direction arrive à ses fins en mettant en œuvre une rupture conventionnelle.

Cette fois-ci, cela n’a pas été le cas. La salariée visée a fait connaître sa situation autour d’elle. En pleine période de congés, 80 travailleurs se sont rassemblés le lundi 8 août pour exprimer leur rejet de telles méthodes. La direction a fait semblant de ne rien voir et a poursuivi la procédure de licenciement, la législation lui permettant de le faire et le salarié ayant comme seul recours d’aller contester ensuite son licenciement aux Prud’hommes.

Lundi 5 septembre, tout le monde étant rentré de congés, un nouveau rassemblement a donc eu lieu en présence de la collègue licenciée. Son témoignage, ainsi que les différentes interventions, ont permis de dénoncer les méthodes douteuses de la direction. Celle-ci espérait sans doute que chacun resterait dans son coin et laisserait passer son mauvais coup, de peur d’être aussi victime de son arbitraire. Eh bien c’est raté ! La voilà prévenue : ses méthodes ne passent pas et elle peut s’attendre à des réactions plus amples si elle persiste à s’en prendre aux salariés.