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Afghanistan : l’impérialisme enlisé dans la guerre
Il y a quinze ans, le 11 septembre 2001, deux avions de ligne aux mains de membres d’al-Qaïda provoquaient l’effondrement de deux tours de Manhattan, tandis qu’un troisième était projeté sur le Pentagone, siège du département de la Défense à Washington, faisant au total quelque trois mille victimes. Un quatrième avion s’écrasait dans la campagne.
Défié dans sa place financière et son centre de commandement militaire, l’impérialisme le plus puissant de la planète s’engagea alors dans une intervention militaire contre l’Afghanistan, accusé d’héberger l’instigateur des attentats, Ben Laden. Le régime obscurantiste des talibans, dont l’arrivée et le maintien au pouvoir avaient été salués par les États-Unis, fut désigné après le 11 septembre comme l’ennemi à abattre,
Fin 2001, l’Afghanistan, déjà dévasté par vingt ans de guerre, fut donc écrasé sous un tapis de bombes au napalm, d’armes à fragmentation, de mines, qui ont mutilé en particulier un grand nombre d’enfants. Tout cela aboutit à remplacer les talibans par un pouvoir sous la coupe de chefs de guerre regroupés dans l’Alliance du nord, dont la rapacité et les exactions, en particulier contre l’ethnie pachtoune, avaient facilité auparavant la percée des talibans !
Aujourd’hui encore, le gouvernement afghan est maintenu au pouvoir par une occupation militaire américaine permanente. Le président actuel, Abdulah Abdulah, est un ancien chef de l’Alliance du nord, dont la politique consiste à anéantir un village dès lors qu’il est soupçonné d’aider les talibans. Les talibans n’en contrôlent pas moins une part croissante du pays, un tiers actuellement, et ensanglantent la capitale, Kaboul, par des attentats de plus en plus fréquents.
Depuis que l’ONU a commencé à compter le nombre de victimes civiles en 2009, le bilan se chiffre à quelque 23 000 morts et 41 000 blessés, avec un record de plus de 5 000 victimes pour le seul premier semestre 2016 et un fort accroissement des agressions dues aux forces pro-gouvernementales.
Le gouvernement afghan perpétue l’oppression des femmes, favorisée par la non-scolarisation à l’école primaire qui, selon les chiffres de l’Unicef, touche plus de la moitié des filles et plus d’un tiers des garçons. Le bilan de la plus longue des guerres de l’impérialisme américain est calamiteux, sans qu’aucune issue ne se dessine pour le moment. En 2012, Obama avait annoncé un retrait des troupes combattantes américaines d’ici fin 2014, mais il n’en était plus question le moment venu et, en juillet dernier, il a annoncé le maintien de 8 400 hommes jusqu’à la fin de son mandat.
Quant à la France, engagée aux côtés des États-Unis depuis 2001, elle a retiré progressivement ses troupes combattantes entre 2012 et 2014, mais les a redéployées dans d’autres opérations, en Afrique notamment, pas moins calamiteuses que celle des États-Unis en Afghanistan. En quinze ans, la multiplication des interventions impérialistes censées faire la guerre au terrorisme a créé un tel chaos mondial que les foyers de terrorisme n’ont fait que se développer.