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Dans les entreprises
Centre de tri – Angers : une première mobilisation réussie
Le 7 septembre 2016, la direction du centre de tri d’Angers a annoncé sa transformation d’ici juin 2018 en plateforme multiflux. Cela signifie que la majorité voire la totalité des machines de tri vont être supprimées, et que le courrier d’Angers sera progressivement traité à Nantes. Même si la direction se garde de donner des chiffres, pas moins de 70 postes risquent de disparaître du site.
Cette décision s’inscrit dans une course à la rentabilité sur le plan national. En effet La Poste a décidé de réduire le nombre de centres de tri dans le pays, ce qu’elle appelle les plateformes industrielles courrier (PIC). Ces dernières années, de nombreux centres de petite ou moyenne taille ont été fermés, et le tri concentré sur des centres plus gros. À force de vendre des bâtiments et de supprimer des postes, la direction a pu afficher des bénéfices nets en hausse de 59,4 %, au premier semestre 2016, soit 675 millions d’euros.
À Angers, la mutation annoncée de la PIC en plateforme multiflux signifie que l’entreprise va pousser les travailleurs les plus âgés à partir plus tôt en retraite, et faire pression pour que les plus jeunes quittent La Poste ou acceptent des mutations forcées. Cela va aussi signifier la mise à la porte des travailleurs intérimaires habitués des lieux.
Contre cette attaque brutale, à laquelle tous s’attendaient depuis longtemps mais sur laquelle la direction s’était toujours tue, une pétition a tout de suite circulé. Elle a rencontré un succès immédiat, puisqu’elle a été signée par plus de cent postiers, sur les 170 personnes travaillant sur le site (bureaux et cadres compris), soit par la quasi-totalité des travailleurs en production.
De plus, le vendredi 30 septembre, une grève surprise a eu lieu, regroupant des dizaines de grévistes. Une trentaine de salariés se sont réunis devant le centre de tri et ont profité de l’occasion pour s’adresser à la presse et à la télévision locales. Ils ont ensuite transmis la pétition à la direction, qui ne s’attendait visiblement pas à cette action.
Cette journée de mobilisation a été vécue comme une réussite par tous les participants. Chacun est retourné dans son service convaincu qu’il ne faudra pas en rester là pour mettre un coup d’arrêt au projet de la direction.