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Leur société
Fondations : générosité populaire, combines bourgeoises
En cette fin d’année, outre le Téléthon qui a occupé les écrans et les rues les 3 et 4 décembre, d’autres collectes ont lieu.
Par la poste, par Internet, dans la rue, dans les médias des organisations de secours, de recherche, de protection de la faune, de la flore, des sauveteurs de trésors artistiques, des laboratoires de recherches, des établissements d’enseignement, de mystérieuses fondations reconnues d’utilité publique, des associations culturelles, cultuelles et même des hôpitaux sollicitent la générosité des populations.
Les organisations caritatives se trouvent en concurrence, au point que l’une d’entre elles fait campagne en disant : ne choisissez pas une cause au détriment des autres, notre organisation reverse à toutes… Toutes causes confondues, 4,5 milliards sont ainsi collectés.
Mais cette générosité a de multiples visages et de multiples usages. Il y a bien sûr celle des petites gens, versant traditionnellement au Secours populaire, au Téléthon, aux Restos du cœur, pour aider les victimes d’un tremblement de terre, etc. Ceux-là ont l’impression justifiée qu’ils suppléent les carences de l’État. Les pouvoirs publics réduisant toujours plus les fonds consacrés à la solidarité, voire à la recherche médicale, associations et laboratoires font appel à la population, qui répond volontiers. On le constate chaque année avec le Téléthon ou avec les collectes alimentaires faites dans les grands magasins.
Il y a aussi les petites combines des nantis. Pour inciter les gens à être plus généreux, Coluche avait suggéré qu’une partie des dons puisse être déduite de l’impôt sur le revenu, ce qui fut fait en 1989. Cela n’a rien changé pour la moitié de la population trop pauvre pour payer cet impôt. Mais cela a incité quelques petits malins à développer une activité de levée de fonds.
Il y a encore, bien plus haut dans l’échelle des fortunes, les fastueux dons de grands capitalistes qui créent leur propre fondation. Ceux-là, à coups de milliards soustraits au fisc, se payent musées, collections, grands artistes. Ils parviennent même à recevoir des fonds publics, à afficher leur marque dans tous les médias et à faire de leur prétendue générosité leur meilleure publicité, tout en récupérant au centuple en argent public leur malheureuse obole privée.