IVG : Le Pen dore la pilule au FN14/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/LO2524.jpg.445x577_q85_box-0%2C15%2C189%2C259_crop_detail.jpg

Leur société

IVG : Le Pen dore la pilule au FN

Y a-t-il débat entre les politiciens du Front national sur le droit à l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse, et son remboursement ? Apparemment oui, à en croire les commentaires de Philippot, le directeur de campagne de Marine Le Pen, sur les prises de position de la nièce sur ce sujet.

Lors de ses interventions parlementaires pour s’opposer au vote de la loi permettant la condamnation des sites Internet de désinformation sur l’IVG et la contraception, Marion Maréchal-Le Pen a fait assaut de petites phrases destinées à satisfaire les plus réactionnaires. Le quotidien d’extrême droite Présent ne s’y est pas trompé, en qualifiant la loi, dans l’interview de la députée du Vaucluse, d’« avancée totalitaire de la culture de mort », ce qu’elle ne conteste pas. « Il faudra revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement », affirme-t-elle en mettant en avant, avec des accents pétainistes, « une politique familiale digne de ce nom ».

Suite à cela, le vice-président du FN, Philippot, a répondu devant le micro de BFM que rien n’avait changé sur la question dans le programme du parti et que, si une seule personne, par ailleurs isolée, se permettait d’émettre un désaccord, cela ne représentait pas la position de la candidate.

Marine Le Pen a alors profité des caméras du Grand jury pour trancher, sinon clairement sur le programme du FN en matière de droit des femmes, du moins sur le thème « c’est moi le chef ». Si elle a eu, prétend-elle à présent, des propos anti-droit à l’IVG, c’était purement tactique, pour faire une concession au courant de Gollnisch dont elle avait besoin pour être élue à la tête de son parti. « Réélue à 100 %, se glorifie-t-elle, il n’y a plus de concessions à faire. »

Concessions ou pas, celle qui dans le quotidien La Croix disait en 2011 « Il faut cesser de rembourser l’avortement. Il existe suffisamment de moyens de contraception aujourd’hui », fustigeait aussi en mars 2012, soutenue à France Inter par Aliot, les « avortements de confort ». « Il y avait une femme sur dix il y a dix ans, insistait-elle, il y en a deux sur dix aujourd’hui qui se servent de l’avortement comme d’un véritable moyen contraceptif. » On était loin alors des dents limées d’une candidate du Front national cherchant à apparaître comme plus ou moins féministe, et favorable à une société où l’égalité entre les sexes ne soit pas qu’un mot.

À l’appel de la nièce, se disant vexée par les propos de Philippot, nombre de responsables locaux du FN lui ont manifesté leur soutien. Xénophobe, misogyne, le vrai visage du FN apparaît, même quand sa candidate voudrait bien le cacher pour tenter de plaire à tout le monde.

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