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Leur société
Le FN en campagne : la chasse aux enfants
Le 8 décembre, Marine Le Pen a prôné la fin de la scolarisation des enfants d’immigrés sans papiers. Elle a même proposé d’exiger, pour les immigrés en situation régulière qui ne travailleraient pas, une contribution financière pour avoir le droit d’envoyer leurs enfants à l’école.
Dans la même veine démagogique et xénophobe, en voyage en Guyane, elle a insinué que les écoles sont bourrées d’enfants étrangers et en a profité pour attaquer les allocations familiales versées à leurs familles. Elle propose également « l’arrêt du droit du sol, de la régularisation des clandestins, de la naturalisation, de l’aide médicale d’État, de la scolarisation gratuite ».
Auparavant, elle avait accumulé les mensonges, plus gros les uns que les autres, déclarant que la population immigrée ne travaille pas, que ceux qui ont plus de 65 ans touchent le minimum vieillesse sans avoir jamais travaillé, ni cotisé. Autant de contre-vérités qui visent à diviser les travailleurs en fonction de leurs origines, en s’appuyant sur les préjugés les plus imbéciles.
Le Pen prétend s’adresser « aux plus humbles, aux plus modestes, aux plus pauvres », mais c’est pour les dresser contre d’autres travailleurs, contre d’autres pauvres. De cette façon, elle ne tape que sur les travailleurs étrangers et se garde soigneusement de désigner le vrai responsable de l’appauvrissement des classes populaires : le patronat qui ferme les entreprises, précarise et supprime les emplois.
« Nous n’avons plus les moyens de faire cela » [la gratuité scolaire pour les étrangers], assène Le Pen. Mais elle se garde bien de dénoncer le détournement de richesses qui réduit les moyens consacrés à l’éducation et à la santé, organisé par les gouvernements de droite comme de gauche au profit des entreprises et de leurs actionnaires. Cette bourgeoise millionnaire cherche à exploiter le mécontentement d’une partie des classes populaires pour parvenir au pouvoir et, à son tour, servir les intérêts de sa classe, celle des privilégiés.
La ministre PS de l’Éducation nationale avait réagi aux insanités de Le Pen en déclarant dans un communiqué : « C’est l’honneur de la République française de garantir aux enfants, à tous les enfants, le droit à l’éducation, c’est-à-dire le droit à un avenir. » Mais l’avenir que toute l’action de son gouvernement contribue à offrir aux enfants des classes populaires et à leurs parents, c’est le chômage, l’exploitation et la pauvreté. Voilà pourquoi on ne peut combattre sérieusement le FN qu’en s’opposant en même temps aux mensonges du PS et, au-delà, à l’ensemble de sa politique propatronale.