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- Lutte ouvrière n°2553
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Dans les entreprises
Association La Sauvegarde : acharnement patronal contre une déléguée
Pour avoir dénoncé les conditions d’accueil des mineurs isolés au sein d’un foyer géré par son association La Sauvegarde de la Marne, une éducatrice et déléguée du personnel avait été l’objet d’une mise à pied conservatoire, privée de salaire pendant deux mois, puis accusée de faute grave et licenciée.
C’est dans ce foyer qu’a eu lieu, dans la même période, le décès d’un mineur par défenestration. La déléguée du personnel était intervenue, avant ce drame, pour que se tienne une réunion du comité d’hygiène et sécurité (CHSCT) afin d’évaluer et améliorer les conditions de travail des éducateurs et d’accueil des jeunes migrants. La direction a préféré l’intimidation et la répression vis-à-vis de la représentante du personnel qui avait osé dire la vérité.
La mesure de licenciement a été refusée de façon motivée par l’inspecteur du travail, et l’éducatrice a donc repris son activité professionnelle au sein de La Sauvegarde de la Marne, où elle travaille depuis treize ans. Parallèlement, la direction a commencé à apporter des modifications au Samie (Service d’accueil des mineurs isolés étrangers), reconnaissant par là même que les constats de la déléguée étaient fondés.
Mais la direction de La Sauvegarde s’acharne dans sa volonté de réprimer et licencier, en exerçant un recours auprès du ministre pour contester la décision de l’inspecteur du Travail. Elle voudrait mettre au pas et réduire au silence les militants syndicaux et les représentants du personnel.
Il est à noter que, pour la première fois de sa longue histoire, La Sauvegarde, qui vient d’organiser son assemblée générale annuelle, a préféré en interdire l’accès aux salariés et à leurs représentants. Curieuse conception de la transparence pour la direction d’une association du secteur social spécialisée dans la protection de l’enfance !
Les salariés se sont mobilisés autour des syndicats CGT et Sud de La Sauvegarde et de leurs structures locales. Un comité de soutien s’est mis en place avec eux et diverses associations telles que RESF, LDH, Solidarité migrants. Face à ce patronat de choc, la mobilisation des salariés s’organise malgré la pression mise par la direction. Une pétition circule et a été signée par près de la moitié des 200 salariés, éclatés sur différents sites du département. Certains se sont mis en grève et sont venus au rassemblement de protestation organisé devant le siège de l’association. Ce sont près de 130 personnes qui se sont ainsi retrouvées jeudi 29 juin pour soutenir cette militante et faire respecter les droits des travailleurs, de leurs représentants syndicaux et des jeunes mineurs confiés à La Sauvegarde.
Un autre rassemblement était prévu jeudi 6 juillet à Châlons-en-Champagne pour accompagner la déléguée du personnel lors de sa convocation à la direction régionale du travail afin de l’entendre sur les faits qui lui sont reprochés.