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Leur société
Lutte contre le sida : pas une priorité pour Emmanuel Macron
La 9e conférence scientifique internationale sur le sida a réuni à Paris plusieurs milliers de personnes du 23 au 26 juillet.
Macron ne s’est pas rendu à cette conférence, c’est donc le discours de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, que des militants associatifs ont interrompu aux cris de « Macron, complice du sida ! », protestant contre la baisse des budgets consacrés à la recherche et à la prévention. À Narbonne, par exemple, l’unique centre de dépistage de la ville a fermé début juillet, faute de moyens. Le financement de la recherche et de la lutte contre le sida, où la France brillait déjà par sa pingrerie – 242 millions en 2016 contre 656 millions pour le Royaume-Uni par exemple – n’est clairement pas une priorité pour le nouveau gouvernement.
En dix ans, les efforts des chercheurs et des militants des associations de lutte contre le VIH ont permis de diviser par deux le nombre de décès liés au sida dans le monde, mais cette maladie provoque toujours un million de morts par an, particulièrement dans les régions les plus pauvres. Près de la moitié des porteurs du VIH n’a toujours accès à aucun traitement, 30 % d’entre eux ignorent même leur séropositivité faute de dépistage.
Malgré les avancées scientifiques, l’argent reste le nerf de la guerre pour faire face au sida. En 2016, 19 milliards de dollars avaient été réunis à cet effet à l’échelle de la planète, mais d’après un responsable de l’ONU, il manque encore près de sept milliards pour atteindre les objectifs fixés.
L’essentiel des critiques ont visé Trump, qui envisage une baisse massive de la contribution des États-Unis au financement de la lutte contre le VIH. Mais l’ensemble des gouvernants des pays développés, dont ceux de la France, en refusant les moyens nécessaires à la recherche et à la prévention, ont leur part de responsabilité.