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- Lutte ouvrière n°2570
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Leur société
Référendum d’entreprise : le patron fait comme il veut
Sous prétexte de faciliter la vie des patrons qui prétendent ainsi embaucher plus, les ordonnances publiées fin septembre prévoient entre autres que le patron d’une entreprise de moins de dix ou de vingt salariés pourra organiser un référendum destiné à modifier l’organisation du travail. On devine aisément au profit de qui.
Le projet de décret d’application de cette mesure précise que le vote devra avoir lieu en l’absence du patron, mais sans obligation pour celui-ci de l’organiser à bulletins secrets.
Un vote à main levée pourrait donc être considéré comme valable. Le ministère du Travail n’y voit pas d’inconvénient, car l’absence de l’employeur serait suffisante pour ne pas exposer les salariés à sa pression ! Autant dire que le souhait des hauts fonctionnaires du ministère, qui coïncide avec celui du gouvernement, est que les patrons se mettent à l’aise, à l’abri de toute pression collective de la part des travailleurs.
Ainsi, les patrons pourraient exercer tranquillement un chantage à l’emploi pour arranger les horaires à leur sauce, en se moquant des conséquences pour la vie des travailleurs. Ils pourraient accroître la charge de travail, faire sauter des primes ou faire accepter une augmentation horaire sans augmentation des salaires.
La pression est déjà évidente si le référendum d’entreprise a lieu à bulletins secrets et elle est on ne peut plus ouverte si chaque salarié doit se prononcer au vu et au su de tout le monde. Il faut vraiment être des avocats patentés du patronat pour prétendre le contraire.