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Leur société
Hôpital public : faillite annoncée
« La ligne rouge est dépassée : les hôpitaux devraient connaître un déficit historique de 1,5 milliard d’euros. » C’est le cri d’alarme lancé lundi 18 décembre par la Fédération hospitalière de France (FHF) qui pronostique : « C’est la qualité des soins qui est aujourd’hui menacée. »
Mais cela fait maintenant des années que de tels cris d’alarme sont régulièrement poussés, entre autres par la FHF. Et il n’est pas besoin de pronostic, c’est déjà une réalité : oui la qualité des soins a déjà reculé.
Des hôpitaux entiers ont disparu, des services ont été supprimés, des lits fermés. À une époque où on n’a jamais connu autant de progrès techniques à disposition du diagnostic et du traitement des maladies, il faut parfois attendre des semaines, voire des mois, pour obtenir un rendez-vous pour un scanner ou une IRM. Des médicaments manquent dans des pharmacies des hôpitaux au point de demander aux familles des patients hospitalisés d’aller se fournir à la pharmacie la plus proche. Quant au personnel, ça tient du prodige qu’il puisse encore assurer les soins tant il manque de monde, faute d’embauche.
Si, par définition, les hôpitaux publics sont censés être un service public, ils sont aujourd’hui soumis aux appétits des banques. En effet, alors que les budgets des hôpitaux, et plus généralement celui de la santé, devraient augmenter chaque année justement pour bénéficier des innovations et des découvertes, et pour embaucher les personnels indispensables à la qualité des soins, c’est l’inverse qui se produit. Depuis des années, tous les gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont soumis l’hôpital public à des restrictions budgétaires au point que les budgets alloués sont très inférieurs aux dépenses réelles. Alors, faute d’allocation de crédits publics, c’est vers le privé, vers les banques, que les établissements hospitaliers doivent se tourner et donc s’endetter. Et c’est ainsi que, par le biais du budget des hôpitaux, l’argent de la Sécurité sociale, l’argent des cotisations sociales, c’est-à-dire cette part de salaire différé versée sous forme de cotisations patronales et salariales, est utilisé pour régler les intérêts aux banques et donc pour enrichir les banquiers !
C’est du vol mais c’est aussi une absurdité sociale. Pourquoi l’hôpital public devrait-il être rentable ? Pourquoi faudrait-il que les soins apportés à un enfant malade, à une personne atteinte de la maladie d’Azheimer ou à quiconque souffre d’une maladie soit rentable ? C’est vraiment une réalité propre à cette organisation économique, à cette société qui n’a pour seule boussole que la rentabilité du capital. Une raison de plus de la combattre.