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Leur société
Carrefour : ne pas se laisser faire
Pour s’opposer au plan de transformation rendu public par le PDG de Carrefour le 23 janvier, la CGT a appelé à faire grève du 5 au 10 février. De son côté, FO a appelé à manifester le 8 février au siège de l’entreprise situé à Massy dans l’Essonne.
Ce plan prévoit la suppression de 2 400 emplois, essentiellement au siège du groupe, et la cession de 273 magasins issus de l’ancien réseau hard-discount Dia, tous ceux qui n’auront pas trouvé de repreneur étant amenés à fermer.
C’est en fait un nombre de salariés bien plus important qui risquent de se retrouver au chômage du fait des décisions de la direction de ce groupe qui emploie 115 000 personnes en France, dont 10 500 dans les services du siège social. Les syndicats parlent de 5 000 travailleurs touchés du fait des mesures déjà en cours. Ainsi, mille postes sont en train d’être supprimés dans les stations-service et les pôles administratifs des magasins, 250 postes l’ont déjà été dans la Banque Carrefour. CGT et FO avancent le chiffre de plus de 10 000 suppressions d’emplois en France dans un avenir proche. FO a déclaré que le plan de transformation « n’est que le début d’un plan social déguisé d’une grande ampleur ».
Les travailleurs de France ne sont pas les seuls concernés. Ainsi, 1 233 suppressions de postes, soit 11 % des effectifs totaux, sont prévues également en Belgique. Et des magasins Carrefour risquent d’être touchés dans d’autres pays tels que l’Italie, l’Espagne ou encore l’Argentine.
Concernant la France, la direction essaie de désamorcer la colère des travailleurs en tenant des propos rassurants. Les 2 400 emplois supprimés le seraient par un plan de départs volontaires. Mais tous les plans de ce type provoquent des départs qui n’ont rien de volontaire, la direction faisant pression sur les salariés. Quant aux salariés des magasins Dia, le PDG de Carrefour Alexandre Bompart a assuré que des reclassements seraient proposés à au moins la moitié d’entre eux. Voilà qui est clair et montre qu’il n’y a aucune illusion à se faire sur ces prétendus reclassements.
Carrefour a touché des centaines de millions d’euros de crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) de l’État. Son plan vise à faire une économie de 2 milliards d’euros, pour permettre aux actionnaires, parmi lesquels on trouve la famille Arnault, propriétaire de LVMH et première fortune de France, d’augmenter leurs dividendes. Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter. Ils se mobilisent et il n’y a qu’ainsi qu’ils réussiront à faire céder Carrefour.