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- Lutte ouvrière n°2587
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Dans les entreprises
Legrand – Limoges : débrayages pour les salaires et l’embauche
Lors des négociations annuelles obligatoires, la direction de Legrand proposait une aumône de 1,5 % d’augmentation générale et 1 % d’augmentation individuelle. Au même moment, les résultats du groupe pour 2017 étaient rendus publics.
Legrand a encore une fois augmenté son chiffre d’affaires et voit bondir son bénéfice net à 711 millions d’euros (+ 13,2 %). Les dividendes versés aux actionnaires, grassement augmentés depuis des années, sont encore en hausse de 5,8 % et dépassent les 350 millions d’euros ! Legrand, qui fabrique du matériel électrique et fait le tiers de ses affaires aux USA, a économisé 40 millions d’euros grâce à la réforme fiscale de Trump et espère onze points d’impôts en moins en 2018 !
Tout au long de la première semaine de négociations, les travailleurs de chez Legrand effectuaient des débrayages quotidiens d’une ou deux heures. Mais la direction refusant de céder plus, alors que Legrand affiche des bénéfices insolents, ils décidaient, lors d’une assemblée générale appelée par la CGT, de se mettre en grève le lundi 19, troisième et dernier jour des négociations. Puis ils ont bloqué les entrées du siège social de De Lattre et de l’unité de production de Magré, maintenant jour et nuit un piquet de grève qui interdisait l’entrée des camions d’approvisionnement.
Les grévistes réclamaient 200 embauches sur les sites du Limousin, absolument nécessaires pour garantir la sécurité et améliorer les conditions de travail devenues insupportables après des centaines de suppressions de postes. Ils demandaient en matière d’augmentation des salaires un minimum d’au moins 60 euros net pour tous. « Une cacahuète pour Legrand ! » commentait même un délégué CGT.
Mercredi 21 février, les trois autres syndicats (FO, CFDT, CGC-CFE) ont signé le protocole d’accord proposé par la direction : 40 euros brut minimum (soit 32 euros net) et 100 embauches au lieu des 70 proposées initialement, une prime de fin d’année de 400 euros en légère augmentation. Une nouvelle assemblée générale a rejeté ce protocole d’accord et 150 travailleurs de la production ont décidé de maintenir la pression : débrayages d’une à deux heures par jour et maintien du blocage. Vendredi 23 au matin, la direction faisait venir un huissier mettant en demeure le syndicat CGT de faire cesser le blocage. Quelques camions étaient alors autorisés à entrer.
Finalement, lundi 26, toujours en assemblée générale, la fin du mouvement était votée. Mais les travailleurs, qui ont voulu marquer le coup, étaient fiers de leur mouvement : « On a montré à la direction et à ceux qui ont la signature facile qu’on ne nous la fait pas. » L’idée de se joindre au mouvement de la fonction publique le 22 mars a été discutée dans les assemblées, sur les piquets, et fait son chemin...