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Leur société
Enfants handicapés : les mensonges du gouvernement
À chaque rentrée scolaire, les parents d’enfants handicapés s’inquiètent de savoir si l’auxiliaire de vie scolaire (AVS) s’occupant de leur enfant sera bien là, car bien souvent il s’agit d’un contrat précaire.
Il n’est pas rare que l’enfant, après avoir bénéficié pendant plusieurs mois d’un AVS, se retrouve du jour au lendemain privé de toute aide. Ainsi Le Parisien a évoqué le cas d’un jeune garçon scolarisé en maternelle à Pantin, privé depuis octobre dernier de son AVS et qui, de ce fait, a cessé de faire des progrès. Sur cette école, il y a deux AVS pour cinq enfants handicapés, ce qui est bien trop peu.
À l’échelle de la Seine-Saint-Denis, 7 000 enfants sont en situation de handicap et seuls 3 800 bénéficient d’un AVS, parfois pour quelques heures seulement, alors que certains enfants ont besoin d’être aidés toute la journée. On est bien loin des promesses de Macron et de Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, qui avait fait de l’accompagnement des élèves en situation de handicap « un droit fondamental », « une priorité absolue du gouvernement ». Car si un département populaire comme la Seine-Saint-Denis est particulièrement touché, le reste du pays l’est aussi. Officiellement, en début d’année, seuls 2 % des élèves étaient privés d’AVS, mais ces chiffres gouvernementaux étaient contestés par les associations d’aide aux handicapés, qui ont fait un sondage auprès des parents : un tiers d’entre eux n’avaient pu obtenir un AVS.
Cette pénurie d’auxiliaires a plusieurs causes. D’abord, le traitement des dossiers est très long et relève d’un véritable parcours du combattant. Les parents doivent faire une demande à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) qui, faute de personnel, croule sous les dossiers. Alors que le délai légal d’attente est de quatre mois, il faut attendre sept mois en Seine-Saint-Denis pour avoir une réponse. À cela s’ajoute le délai pour recruter l’AVS, qui peut aller jusqu’à un mois et demi.
Les AVS travaillent 20 heures par semaine et sont payés moins de 700 euros par mois, pour une durée de deux ou cinq ans. Normalement, ils doivent bénéficier d’une semaine de formation, mais cette clause est très souvent oubliée. Dans ces conditions, on ne se précipite pas pour obtenir ces postes précaires et mal payés. De plus, très souvent, alors que les auxiliaires s’attachent à un enfant, le font progresser, on les mute, souvent d’office, sans jamais leur demander leur avis, pour boucher les trous dans une autre école.
Pour permettre aux enfants handicapés d’aller à l’école, il faudrait y consacrer des moyens, créer les emplois nécessaires, en nombre suffisant et avec des salaires corrects. Mais, comme ses prédécesseurs, Macron préfère brasser du vent.