Après Mamoudou Gassama, le jeune Malien de 22 ans qui a sauvé un enfant suspendu dans le vide, c’est un autre migrant, Aymen Latrous, qui va peut-être être régularisé pour un acte héroïque.

En 2015, ce jeune Tunisien avait sauvé deux enfants de 19 mois et quatre ans au cours d’un incendie. Alerté par les cris de leur mère, il avait alors escaladé avec deux copains les murs d’un immeuble pour atteindre la cuisine en flammes et en tirer les deux enfants. Puis il était parti sans rien dire.

Il aura fallu que le geste de Mamoudou Gassama fasse la une de l’actualité pour qu’Aymen ait une chance d’éviter l’expulsion. Le préfet du Val-d’Oise lui avait en effet signifié en janvier dernier qu’il ne pouvait pas bénéficier d’une mesure de régularisation à titre exceptionnel, et lui avait notifié une obligation de quitter le territoire français. Devant l’émotion suscitée par cette injustice, dont les médias se sont fait l’écho, cette mesure a été abrogée et la préfecture a annoncé qu’elle allait procéder à un réexamen de sa situation, ce qui ne veut pas encore dire qu’elle accordera un titre de séjour.

Ces deux affaires ne font que souligner comment la politique de Macron et de ses ministres est abominable. En verrouillant des frontières, comme celle des Alpes, en finançant les milices libyennes pour qu’elles empêchent les migrants de partir, quitte à les réduire en esclavage en aggravant sans cesse les risques de naufrage en Méditerranée, ce sont des dizaines de milliers de personnes qu’ils renvoient vers la misère, les mauvais traitements et souvent la mort.

Face à cette inhumanité, il y a heureusement tous ceux qui font preuve de solidarité envers les migrants, et que le gouvernement cherche en vain à faire renoncer en les traînant en justice. C’est ainsi le cas de la militante d’Amnesty International jugée à Nice pour avoir aidé deux mineurs guinéens, et dont même le procureur a été obligé de réclamer la relaxe car rien d’illégal ne pouvait lui être imputé.

L’héroïsme et l’humanité sont du côté des migrants et de ceux qui les aident, la barbarie est dans le camp de ceux qui les stigmatisent et les pourchassent.