- Accueil
- Lutte ouvrière n°2624
- Neuhauser – Folschviller : non aux licenciements
Dans les entreprises
Neuhauser – Folschviller : non aux licenciements
La direction de la boulangerie industrielle Neuhauser, propriété de la famille Soufflet, a annoncé lundi 12 novembre un nouveau plan de licenciements. Il toucherait 227 salariés, dont 185 ouvriers de la boulangerie industrielle de Folschviller en Moselle et 42 travailleurs de la logistique de plusieurs sites du groupe en France (Saint-Quentin, la Seyne-sur-Mer…).
À Folschviller, la direction revient donc à la charge en annonçant la fermeture de l’unité de production Furst1, après une première saignée dans les effectifs opérée il y a tout juste un an. Le groupe Soufflet, spécialisé dans le négoce et la transformation du blé, invoque des pertes liées à sa branche boulangerie. Ces justifications comptables sont d’autant moins vérifiables que le groupe utilise cette branche pour écouler la farine qu’il produit et a du mal à vendre sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel. Par ce tour de passe-passe, il endette sa branche boulangerie en encaissant les bénéfices dans la filière de transformation du blé en farine. Et ils sont loin d’être négligeables, puisque la fortune de la famille Soufflet a presque doublé en à peine quatre ans, ce qui fait dire à un magazine cette semaine que « les rois du grain font du blé de père en fils ».
La fortune du groupe provient avant tout de l’exploitation de ses 7 041 salariés, dont plus de 2 075 travaillent dans sa filiale Neuhauser. L’un des objectifs de la fermeture du Furst1 est d’accroître cette exploitation en surchargeant de travail le site breton de Brialys par le transfert d’une partie de la production du Furst1 sans y transférer l’ensemble des emplois correspondants. C’est d’autant plus scandaleux que le groupe Soufflet a touché ces quatre dernières années, au titre du CICE, près de cinq millions d’euros d’argent public pour la seule filiale Neuhauser tout en supprimant déjà des centaines d’emploi.
Forts de l’expérience de leur mobilisation contre le précédent plan social, qui avait permis de réduire les ambitions de Soufflet de 259 suppressions annoncées à 110, des salariés se sont spontanément mis en grève. Après s’être réunis en assemblée générale, ils ont envahi les bureaux du Furst1, prenant à partie le directeur général. Convaincus que seule leur mobilisation leur permettra d’imposer la sauvegarde de leurs emplois et de leurs intérêts, les salariés du site envisagent de nouvelles actions et réunions sur la suite à donner à leur mouvement.