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- Lutte ouvrière n°2680
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Le 5 décembre et la suite
Blanquer : le nouveau pompier pyromane
Juste avant la journée du 5 décembre, pour tenter de désamorcer la grève des enseignants, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s’est fendu d’une lettre très courte et qui a eu le mérite de mettre toutes les salles de maîtres ou de professeurs en émoi.
Loin de calmer le jeu, la prestation écrite de Blanquer a provoqué la colère et en a conforté plus d’un dans l’idée de se mettre en grève. Premier sujet de colère : la promesse que le minimum contributif serait porté à 1 000 euros. En clair, un salarié qui aurait travaillé et cotisé toute sa vie (sans période de chômage) aura la chance de toucher un minimum de 1 000 euros ! Aujourd’hui, le minimum contributif est à 970 euros. On voit que la promesse du gouvernement est plutôt la menace que tous tombent dans la pauvreté. C’est en tout cas ainsi que les enseignants l’ont comprise.
Blanquer promet aussi de revaloriser le salaire des enseignants, parce que ces derniers, touchant peu de primes, se verraient encore plus lésés par le nouveau système de retraite à points. Comme tous les fonctionnaires, avec ce système, les enseignants verraient leur retraite calculée sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les six derniers mois, par un mécanisme qui fait baisser mécaniquement les retraites de tous les salariés. Blanquer, peu avare de promesses – qui n’engagent d’ailleurs que ceux qui les croient –, agite donc celle d’augmenter les salaires. Mais, parmi les enseignants, une telle déclaration a fait long feu. En août dernier, le ministre de l’Éducation nationale promettait aussi une prime pour augmenter leur pouvoir d’achat, voulant ainsi calmer la fronde qui s’était exprimée lors du baccalauréat. Cette prime annoncée à grands coups de trompette devait être de 300 euros à l’année, soit 25 euros par mois. Mais, cerise sur le gâteau, cette prime, personne n’en a encore vu la couleur.
Alors Blanquer aboie, les manifestants passent…