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- Lutte ouvrière n°2697
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La société en crise
CHRU de Nancy : l’ARS maintient les fermetures de lits et les suppressions d’emplois !
Lors de son point de presse de vendredi 3 avril, le directeur de l’Agence régionale de la Santé (ARS) du Grand Est a déclaré qu’il n’y a « pas de raison de remettre en cause le Copermo pour le CHRU ».
En clair, le préfet santé pour la région maintient les 174 fermetures de lits et les 598 suppressions de postes qui avaient été arrêtées en juillet dernier par le Copermo, le comité interministériel dit de performance et de modernisation de l’offre de soins qui réunit des représentants du ministère de la Santé et du ministère de l’Économie. Ce plan, qui venait après la fermeture de 285 lits et la suppression de plus de 400 postes entre 2014 et 2019, était la condition mise par le gouvernement au déblocage d’une aide à l’investissement du CHRU, qui n’est du reste toujours pas chiffrée.
En plein dans la tourmente, pendant que les soignants se battent jour et nuit pour sauver des vies, cette véritable provocation a suscité de nombreuses réactions parmi les hospitaliers. Le maire de Nancy et le président de la commission médicale d’établissement ont même écrit au ministre pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord avec ces fermetures de lits, qu’ils avaient eux-mêmes approuvées en conseil de surveillance du CHRU.
Faute de lits, de soignants, de matériel, de médicaments, les hôpitaux du Grand Est sont débordés, au point qu’ils ont dû abandonner toute leur activité dite non urgente, qu’ils ont transformé des centaines de lits en lits de réanimation et qu’il a fallu en plus transférer plus de 250 malades dans d’autres hôpitaux ou dans les pays voisins et faire appel à des soignants à la retraite ou des autres régions. Le moins que l’on puisse dire est que les hôpitaux n’étaient pas du tout préparés à affronter une telle épreuve. Qu’importe, pour le directeur de l’ARS, après l’épidémie il faudra continuer à fermer des lits et à supprimer du personnel !
Tandis que Macron fait des discours pathétiques pour dire que rien ne sera plus comme avant et que « la santé gratuite et l’État providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux », son administration poursuit la mise en œuvre des plans d’économies qui ont rendu les hôpitaux exsangues. Dans sa réponse le ministre de la Santé a dit : « Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra. » Suspendus mais pas annulés…
Dès aujourd’hui on peut être certain que ces gens-là ne tireront pas les leçons de cette crise sanitaire. Leur politique, c’est uniquement d’aider les riches à s’enrichir quoi qu’il en coûte au reste de la société et ils n’ont nullement l’intention d’en changer.