Grande-Bretagne : l’incurie criminelle du gouvernement15/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2698.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : l’incurie criminelle du gouvernement

Les deux articles ci-dessous sont adaptés du mensuel Workers’Fight (n° 112, avril 2020), édité par nos camarades britanniques du groupe du même nom (UCI).

Au 14 avril, le pays compte plus de 12 000 morts du Covid-19 recensés dans les seuls hôpitaux, et 700 à 900 décès supplémentaires chaque jour, l’augmentation désormais la plus rapide en Europe.

« Restez chez vous, protégez le NHS [système national de santé], sauvez des vies », répète le gouvernement. Eh oui, le public est invité à « protéger » le NHS, plutôt qu’à l’utiliser. Que faire d’autre, vu son état de délabrement avant même l’épidémie ? Depuis 2010, les gouvernements conservateurs ont procédé à des coupes claires. Le NHS compte 45 000 postes non pourvus de médecins et d’infirmières. Et maintenant, alors que l’épidémie n’a pas encore atteint son pic dans le pays, il est sous une pression insoutenable.

Connaissant cette situation, et négligeant les mesures de l’Union européenne contre la pandémie, le Premier ministre Boris Johnson aurait voulu différer l’augmentation prévisible des cas graves, espérant que cela aiderait le NHS à y faire face. Il y avait plusieurs façons de faire cela. […] Cela aurait impliqué une augmentation importante des dépenses publiques et surtout de l’organisation, mais rien qui soit hors de portée pour le cinquième pays le plus riche au monde.

Cela n’a pas été fait. Pendant les six premières semaines de l’épidémie, Johnson s’est refusé à imposer des mesures sociales préventives, en redoutant les effets pour l’image de son gouvernement et pour l’économie. Il a défendu son approche comme étant « à l’écoute de la science ». Mais cette « science » était basée sur la fameuse idée de « l’immunité de troupeau » qu’un conseiller du gouvernement avait défendue le 9 mars. Il n’y avait alors que cinq morts. […]

Cette politique était criminelle. […] Ce n’est que le 23 mars que Johnson a instauré un confinement, toujours partiel et non obligatoire. Quatre jours plus tard, lui et son secrétaire à la Santé étaient testés positifs au Covid-19, apportant au public la preuve que leur stratégie n’était pas basée sur la science, mais sur un dangereux mépris. Johnson a maintenant surmonté la maladie, grâce au personnel de l’hôpital qui l’a accueilli, et qu’il s’est senti obligé de remercier, en particulier ces travailleurs étrangers qui font fonctionner les hôpitaux et que les conservateurs prennent régulièrement pour cible. Quant à la population britannique, elle continue de payer le prix fort de son incurie.

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