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- Lutte ouvrière n°2701
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Dans les entreprises
Nestlé – Itancourt : à l’heure de la fermeture
Les discussions amorcées par Nestlé pour la fermeture de son site d’Itancourt, dans l’Aisne, ont suivi leur cours malgré le confinement.
La direction a profité de la levée du piquet de grève pour cause de confinement pour négocier sans la pression des travailleurs. Elle maintient son projet de fermeture, mais prétexte l’importance de la livraison de soupes spéciales pour les malades hospitalisés afin de justifier l’ouverture de l’usine pendant le confinement, avec la prise de risque que cela entraîne pour les salariés. Toutes les lignes tournent car la direction veut assurer des stocks pour tenir pendant la réorganisation de la production sur d’autres usines. Mais en fait, très peu d’embauchés ont repris le travail et c’est avec des dizaines d’intérimaires que la direction fait tourner les lignes.
La direction presse les ouvriers avant de s’en débarrasser en mettant la clef sous la porte. Offrir des croissants et quelques produits, comme elle l’a fait à plusieurs reprises, ne suffira pas à le faire oublier.
Pour les salariés de Nestlé, les conditions de licenciement sont restées au même point. Elles comprennent des mesures d’âge pour ceux qui sont proches de la retraite, des mutations sur l’usine contiguë spécialisée dans les céréales, ou sur le site de Boué, situé à 50 km.
Les travailleurs mutés auront une compensation inférieure à 25 000 euros, selon la distance qu’ils auront à faire, et des aides en cas de déménagement. Mais aucun n’est véritablement certain d’avoir un emploi. Car ces nouveaux postes sont liés aux éventuels départs de salariés qui les occupent en ce moment et à qui Nestlé propose des mesures d’âge, ou bien de précaires à qui la direction faisait miroiter l’embauche. Pour rejoindre d’autres entreprises Nestlé, les salariés d’Itancourt seront prioritaires mais il devront postuler et passer un entretien...
La direction prétend reclasser tout le monde mais elle ne croit pas à son propre discours, puisqu’elle prévoit une prime de départ « renforcée » de 25 000 euros minimum, selon l’ancienneté, pour ceux qui n’auraient pas de nouveau poste. Quant à ceux qui refuseraient la mutation du fait des distances, des horaires, du type de travail proposé, elle se contenterait de verser 20 000 euros minimum, toujours modulée selon l’ancienneté.
Dans le secteur du Saint-Quentinois, cette nouvelle fermeture est une catastrophe, pour les travailleurs, pour les commerçants et pour les collectivités territoriales qui avaient mis la main à la poche pour l’implantation de cette usine.
Tous les discours officiels sur la nécessité de préserver l’emploi ne font visiblement ni chaud ni froid à une entreprise comme Nestlé !