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Dans les entreprises
RATP – bus : le pire après le 11 mai ?
Dans le déconfinement annoncé, la RATP joue un rôle central pour transporter les travailleurs en région parisienne, où ils sont des millions à emprunter habituellement les transports.
Un bus est un lieu mal aéré, habituellement bondé, où le respect des distances est difficile. D’autant que les travailleurs résident massivement dans les villes populaires, où la saturation se fait déjà sentir.
Face au problème il est annoncé des autocollants censés interdire une partie des sièges et le port obligatoire du masque. Il s’y ajoute l’annonce d’une mobilisation de la police pour verbaliser ceux qui n’en auraient pas. Ainsi la responsabilité d’une éventuelle deuxième vague de l’épidémie serait attribuée au manque de respect des règles. Pour augmenter la fréquence des passages sur une ligne, la direction revient sur deux mesures de protection. Les prises et les fins de service au dépôt seront remplacées par des prises ou des fins de service sur la ligne, ce qui obligera les salariés RATP à prendre les transports. De plus il n’est pas prévu de leur laisser plus de temps que les cinq ou huit minutes habituelles pour nettoyer les « points contacts » du poste de conduite avec les lingettes alcoolisées.
La direction remettra aussi une partie des horaires en deux parties, ce qui oblige soit à rester des heures en attente dans un local de travail, soit à faire deux allers-retours dans la journée. C’est tout l’inverse de ce qui serait nécessaire pour réduire l’exposition au risque de contagion.
Pour plus tard, la direction prévoit carrément de remettre en cause la montée par l’arrière du bus et le sas d’isolement du poste de conduite au niveau des premiers sièges. Pour cela elle planche sur l’installation d’un plexiglass ou d’un film de séparation. Son discours vise à opposer la sécurité des employés à celle des usagers. De la part d’une direction qui entasse toute l’année les voyageurs, et qui les entassera de toute façon à partir du 11 mai, cela ne manque pas d’audace.
Quant à l’application des mesures « cas contact » suivies de « mise à l’isolement » pour les cas suspectés ou avérés de Covid-19 parmi les salariés, on se doute bien que la direction ne fera pas plus que ce qu’elle n’a jamais fait en matière de prévention. Alors qu’ils seront bien plus nombreux à passer dans les dépôts et les terminus.
La direction de la Ratp veut avant tout se plier aux exigences du gouvernement et du patronat de transporter travailleurs et écoliers à leurs risques et périls, et à ceux de ses salariés.
Mais l’inquiétude grandit à l’approche du 11 mai, et les travailleurs n’ont pas à accepter ce qui ne leur convient pas.