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- Lutte ouvrière n°2713
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Leur société
Nice : démagogie sécuritaire
Samedi 25 juillet, suite à une fusillade sur fond de trafic de drogue, différents ministres sont venus dans le quartier populaire des Moulins à Nice. Loin de répondre aux inquiétudes et aux besoins des habitants, l’essentiel des mesures annoncées vise à redorer le blason du gouvernement auprès de l’électorat le plus réactionnaire.
Le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et celui de la Justice, avec à proximité plusieurs dizaines de policiers, ont aligné quelques promesses sortant tout droit du catalogue éculé de la démagogie sécuritaire. Le gouvernement a ainsi promis 60 policiers nationaux en renfort à Nice, sans s’éterniser sur les 93 perdus depuis 2018. Il a menacé les consommateurs de drogue d’une amende forfaitaire de 200 euros, comme si cela suffisait à régler un problème de santé publique. Le gouvernement a aussi promis plus de liberté d’action aux polices municipales, avec une application immédiate pour celle d’Estrosi, le maire de Nice.
Cela s’intègre dans le cours actuel du gouvernement de Castex et de certains de ses ministres comme Darmanin, qui surfent sur les faits-divers dramatiques pour reprendre les thèmes chers à l’extrême droite.
Depuis des décennies, ces discours sécuritaires ont fait la preuve de leur inefficacité mais cela n’empêche en rien les politiciens de reprendre les airs à la mode sur la tolérance zéro, ou la « République » qui vaincra. Ça ne sert à rien contre la dégradation de toute la société, mais ça ne coûte pas cher. En attendant, cela détourne des problèmes économiques principaux des classes populaires : la sauvagerie des licenciements, du chômage et de la misère qui monte. Une partie de la population se garde bien d’être dupe.
Certains médias ont relevé qu’une partie des habitants se tenaient à l’écart de cette apparition, lassés des promesses, tandis que d’autres ont interpellé les ministres pour dénoncer les difficultés du quotidien. D’ailleurs Estrosi, connu pour ses discours sécuritaires, était venu une première fois deux jours plus tôt et avait alors dû repartir sous les insultes des habitants.