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Leur société
Cuisine électorale : vieux pots et soupe rance
La crise sanitaire n’a pas empêché les partis de gauche de tenir fin août leurs universités d’été et de poursuivre leurs grandes manœuvres. Le PS, la France insoumise, Europe écologie- Les Verts ou le PCF cherchent la meilleure configuration d’alliances pour gagner ou sauver des élus lors des élections régionales de 2021.
Les ténors ambitieux de ces partis, Mélenchon, Jadot et les autres, rivalisent pour se poser en candidat « commun » lors de la présidentielle de 2022.
Génération après génération, la même pièce se reproduit, avec l’apparition de nouveaux acteurs quand les anciens sont trop usés et quelques innovations dans les dialogues et le langage. Longtemps au centre des moutures de l’union de la gauche, le PS reste très affaibli par le quinquennat de Hollande et sa défaite aux législatives de 2017. Il est aujourd’hui concurrencé par les écologistes, qui se sentent pousser des ailes depuis leurs succès aux dernières municipales.
Entre le PS et LFI, c’est désormais à qui sera le plus écologiste. À Blois où se tenaient les journées du PS, Olivier Faure a multiplié les déclarations d’amour à Yannick Jadot, promettant que « la justice écologique sera le cœur de notre combat » et annonçant « un printemps de la gauche et de l’écologie ». Aux journées de LFI, près de Valence, Mélenchon a affiché sa complicité avec le maire EELV de Grenoble avant de d’embrayer sur « l’urgence climatique » et « le péril collectif » que représente le réchauffement du climat.
Les écologistes séduisant surtout les cadres et la petite bourgeoisie urbaine, Mélenchon a eu des mots pour les électeurs des classes populaires et les militants ouvriers. Il a dénoncé avec verve les lois du marché, proposé des nationalisations, et même la planification de l’économie. Parce qu’il sait que le PCF et son réseau militant comptent encore, il a fait le déplacement à Malo-les-Bains pour la journée d’été de ce parti. De leur côté, les dirigeants du PCF n’ont rien d’autre à proposer que « le réchauffement des relations entre toutes les formations de gauche pour battre Emmanuel Macron », selon les mots de Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime.
Mais battre Macron pour mettre Jadot ou Mélenchon à l’Élysée ne changera pas plus le sort des travailleurs que le remplacement de Sarkozy par Hollande en 2012. Que l’union se fasse finalement autour de LFI, d’EELV ou du PS, ou qu’elle ne se fasse pas, cela n’enrayera ni la crise économique ni la crise écologique engendrées par un système capitaliste en faillite. Ces partis et ces personnalités cherchent le meilleur langage pour séduire le plus grand nombre d’électeurs. Mais une fois installés au sommet de l’appareil d’État, au Parlement ou dans les ministères, ils n’ont d’autres solutions ni d’autres objectifs que de se soumettre aux exigences des capitalistes.