Renault – Cléon : les économies patronales mises en pratique07/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2723.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Cléon : les économies patronales mises en pratique

Depuis l’annonce du plan de suppression de 15 000 postes à travers le monde, dont 4 600 en France, la direction de Renault a fait le choix de ne pas détailler cette véritable déclaration de guerre contre l’ensemble des travailleurs du groupe.

Elle préfère diminuer les postes, site par site, atelier par atelier, service par service, évitant ainsi que l’ensemble des travailleurs du groupe, qu’ils soient embauchés, prestataires ou intérimaires, réagissent ensemble.

Mais la machine est en marche et les répercussions se font déjà sentir. Dans l’usine de Cléon, malgré un volume de production équivalent à celui de mars, de nombreux intérimaires n’ont pas été rappelés. La direction cherche à faire partir des camarades qui ont l’âge de la pré-retraite Renault , mais qui refusent de plus en plus, car cela se traduit pour eux par des pertes financières importantes.

Le manque d’effectif est général et les conditions de travail se dégradent. Sur les chaînes d’assemblage, les chronos sont ressortis pour grappiller les moindres secondes. Dans les secteurs d’usinage, la hiérarchie voudrait faire courir les travailleurs, qu’elle pousse à porter des charges lourdes à la main, la cadence étant impossible à tenir en utilisant les palans. Elle pousse aussi à accepter les heures supplémentaires, qui sont de fait obligatoires pour les intérimaires qui espèrent rester.

En maintenance, le sous-effectif règne, les pannes s’enchaînent et il faut régulièrement abandonner une réparation pour une panne plus urgente ailleurs.

Tout cela ne va pas sans réactions et, dans bien des ateliers, les travailleurs réclament des effectifs supplémentaires. La veille des vacances d’été, tous les travailleurs du montage du Moteur R s’étaient mis en colère et avaient cessé le travail durant une journée et demie. Ils avaient fait reculer la direction, qui avait rappelé onze travailleurs intérimaires. Le 25 septembre, toujours à cause du manque de personnel, la majorité des travailleurs de la Fonderie ont débrayé, se sont rassemblés pour écrire un cahier de revendications et réclamer des effectifs. Dans un atelier d’usinage, aux Bielles, les travailleurs du secteur des deux équipes se sont rassemblés. Ils voulaient dire à la direction ce qu’ils pensaient du comportement inacceptable d’un chef et de la productivité toujours plus importante.

Le plan de suppression d’emplois sur l’usine est effectif. Mais les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot .

Partager