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Leur société
Téléthon : les "petits" assurent, les grands groupes se défilent
Pour la 34e édition du Téléthon, ses organisateurs ne pouvaient espérer faire aussi bien qu’en 2019. Confinement oblige, des milliers d’animations et rassemblements petits et grands (80 % du total) qui scandent cet événement n’ont pas pu se tenir.
Si 16 millions d’euros manquent par rapport au bilan de l’an dernier, la collecte 2020, de 58 millions, peut pourtant, en pareilles circonstances, être considérée comme un véritable succès.
Un succès dû d’abord aux millions de donateurs qui ont tenu, une fois encore, à faire preuve de générosité face à la détresse des malades et des familles de victimes de maladies dites orphelines. Des maladies non prises en charge, ou pas assez, car l’État et les groupes pharmaceutiques s’en désintéressent. Elles ne sont pas assez répandues, au goût des capitalistes de la santé, pour leur fournir un marché de traitements assez large et profitable qui assure un retour sur investissement.
Ensuite, dans des conditions rendues plus difficiles par les effets du confinement et de la crise économique qui fait que les donateurs les plus modestes ne peuvent parfois plus rien verser, le déroulement du Téléthon dépend avant tout du dévouement de dizaines de milliers de bénévoles, qui donnent de leur temps, de leur énergie tout au long de l’année un peu partout, jusque dans de tout petits villages.
Cela tranche avec l’attitude des patrons des plus grandes entreprises du pays et des plus riches, auxquels la présidente de l’AFM Téléthon avait lancé un appel d’urgence. Prévoyant une forte baisse des dons, avec pour conséquence de devoir réduire des deux tiers le budget recherche de son association, elle leur avait demandé de mettre la main à la poche.
Résultat : ceux qui ont desserré les cordons de leur bourse, même modestement, se comptent sur les doigts d’une seule main ! L’un des très grands groupes sollicités a même répondu qu’il lui était difficile de faire quelque chose, alors que son propriétaire vient de se hisser au firmament de la richesse planétaire. C’est ça, le capitalisme !