Besançon : en grève de la faim contre une expulsion13/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2737.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Besançon : en grève de la faim contre une expulsion

À Besançon, dans le Doubs, un boulanger est en grève de la faim depuis le 3 janvier pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen.

En quelques jours, plus de 200 000 personnes ont signé une pétition en ligne pour exprimer leur solidarité.

Né en Guinée en 2002, le jeune homme a traversé le Mali et la Libye, puis la Méditerranée en bateau gonflable. En Italie, il a pris un train au hasard pour Nîmes, d’où une association l’a dirigé vers la Haute-Saône. Depuis août 2019, il travaillait comme apprenti à La Huche à Pain, à Besançon, et devait bientôt obtenir son CAP de boulanger. Mais le jour de ses 18 ans, la préfecture lui a refusé un titre de séjour au prétexte d’un dossier administratif incomplet. L’État a cassé son contrat d’apprentissage et lui a ordonné de quitter la France le 2 janvier.

Une telle situation n’est pas un cas isolé. En août dernier, la préfecture du Doubs a refusé le titre de séjour à une vingtaine de jeunes majeurs guinéens en contrat d’apprentissage. Les 8 et 10 janvier, un restaurateur dans l’Orne et un électricien dans le Calvados ont à leur tour lancé des pétitions contre l’expulsion de leurs apprentis respectifs, tous deux ivoiriens. D’après l’association Solmiré (Solidarité Migrants-Réfugiés) : « La multiplication de ces situations de jeunes majeurs étrangers en pleine intégration, brutalement contraints à tout perdre par une décision administrative arbitraire, laisse à penser qu’il s’agit d’une politique délibérée de l’État français. »

La réaction humaine du boulanger de Besançon et la solidarité qui s’exprime montrent qu’une partie de la population refuse cette chasse aux migrants.

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