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Leur société
Covid-19 : le nécessaire contrôle des travailleurs
Plusieurs médecins et scientifiques soulignent l’insuffisance des mesures gouvernementales face à la remontée de l’épidémie et envisagent un confinement strict sur le modèle de celui du printemps dernier.
De son côté, le ministre de la Santé a déclaré : « Le reconfinement, nous n’en voulons plus et nous nous donnons les moyens de l’éviter. » Il veut clairement rassurer le patronat, pour qui le problème n’est pas la situation sanitaire, mais les pertes de production et de profit qu’elle pourrait entraîner.
La situation reste pourtant inquiétante. Les confinements dans les différents pays n’ont pas réussi à enrayer l’épidémie. Les nouveaux variants anglais et sud-africain se répandent et les indicateurs officiels restent à un niveau élevé et semblent même remonter. Le gouvernement a allongé le couvre-feu dans les départements les plus touchés, ce qui complique encore un peu plus la vie des travailleurs en la réduisant quasiment à leur seul travail. La rentrée scolaire risque encore d’aggraver les choses, puisqu’il est clairement établi maintenant que les collèges et les lycées sont des lieux de contamination, alors que les protocoles sanitaires y sont dérisoires.
Des voix se font entendre maintenant pour dénoncer cet attentisme. Le médecin généticien Axel Kahn, par exemple, considère qu’il faut frapper « plus tôt, plus court, plus fort » contre le virus et qu’un troisième confinement dur est assez vraisemblable.
L’épidémie reste bien sûr imprévisible, il n’est pas certain que dans quelques semaines la France connaisse une situation comparable à celle de l’Angleterre aujourd’hui, mais cela semble tout de même assez probable. Le gouvernement, en ne prenant aucune mesure significative, parie que ce ne sera pas le cas, tout comme en mars, lorsque l’épidémie flambait en Italie et que son seul espoir était qu’elle s’arrête à la frontière.
La lutte contre l’extension de l’épidémie n’est certes pas simple, surtout de la part de gouvernements qui ont, par leur politique, privé la santé publique de nombreux moyens. Mais elle est d’autant moins efficace que leur véritable souci est de continuer à faire fonctionner l’économie sans rien imposer au patronat.
Le problème actuel ne se résume pas à la question de confiner ou non. Les confinements du printemps comme de l’automne, pour préserver les intérêts patronaux, ont pesé avant tout sur les travailleurs. Préserver vraiment la santé de la population nécessiterait un contrôle par les travailleurs eux-mêmes sur ce qui se passe dans les entreprises, les quartiers et les écoles, afin de limiter au maximum les risques de contagion. S’en remettre au gouvernement de la bourgeoisie pour protéger la population de l’épidémie, c’est demander du lait à un bouc.