Hôtellerie : des milliers d’emplois menacés13/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2737.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtellerie : des milliers d’emplois menacés

On parle beaucoup des effets du confinement pour les cafés et les restaurants, qui traversent une passe difficile, mais le secteur de l’hôtellerie bien qu’il soit resté ouvert, est frappé lui aussi par une crise sans précédent, que le patronat entend faire payer à des milliers de salariés.

Si des hôtels économiques ont déjà disparu, le secteur de l’hôtellerie de luxe est aussi touché, du fait de la disparition de la clientèle internationale des touristes et des hommes d’affaires habitués à fréquenter les palaces à Paris ou ailleurs.

Comme toujours en régime capitaliste, c’est aux salariés, nombreux dans les palaces, que les grands groupes financiers, propriétaires des grands hôtels, entendent faire payer leurs difficultés conjoncturelles. C’est d’autant plus choquant que ce secteur n’a, jusqu’à présent, jamais connu la crise, puisque sa clientèle est principalement celle qui, en dépit de toutes les difficultés économiques, continue de voir ses revenus augmenter.

Dans ce secteur de l’hôtellerie de luxe, une véritable hécatombe d’emplois a commencé et certains évoquent « le plus grand plan social de l’histoire de l’hôtellerie ». Les hôtels qu’on appelle « les gros porteurs » parce qu’ils disposent d’au moins 400 chambres à louer – il y en a une douzaine à Paris – sont aussi les plus destructeurs d’emplois. L’hôtel Western Paris Vendôme dans le 1er arrondissement de Paris annonce la suppression de 167 emplois sur 351, dont tout le service d’étage, soit 81 personnes. L’Hyatt Regency Paris Étoile de la porte Maillot dans le 17e annonce 192 suppressions d’emplois. Le W Opéra dans le 9e arrondissement a carrément fermé ses portes, supprimant ainsi une centaine d’emplois, dont une trentaine de sous-traitants.

Car dans ce secteur, comme ailleurs, les sous-traitants et les « extras », les femmes de chambre notamment, ont été les premiers à être remerciés. Il leur a même fallu lutter pour se voir accorder le chômage partiel.

Ainsi l’hôtel Méridien de la porte Maillot, qui dépend du groupe Marriott, propose un millier de chambres. Pour fonctionner, il emploie environ 500 travailleurs. Il veut fermer l’exploitation de la moitié de ses chambres et donc se passer des services de la moitié de ses employés. La menace est imminente, bien que les salaires du personnel, qui compte 40 % d’employés payés au smic, soient couverts par l’État et bien que, depuis toujours, ces palaces aient roulé sur l’or.

Les porte-parole du patronat du secteur n’en ont cure, qui estiment que l’État devrait prendre entièrement à sa charge les salaires, y compris le 13e mois et les congés payés qui s’accumulent. Ils dénoncent une fiscalité qui leur fait payer la redevance télévision des écrans de chambres vides, et ils attendent un nouveau report des échéances des prêts bancaires en mars prochain. Le gouvernement prendra sans doute en compte les exigences patronales, mais combien de travailleurs de l’hôtellerie auront été laissés sur le carreau ?

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