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Nouvelle-Calédonie : le gouvernement bute sur le nickel
Mardi 2 février, les cinq représentants des partis indépendantistes (UC-FLNKS et UNI) ont démissionné du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, entraînant sa chute. Ils voulaient contester la vente de l’usine de nickel Vale NC ainsi que l’attitude du gouvernement français.
Malgré les protestations des Kanaks depuis l’été dernier, et au nom du respect de la propriété privée, le gouvernement français continue à appuyer la vente de cette usine de nickel à un consortium associant un trader de matières premières suisse, Trafigura, à la province Sud dominée par les anti-indépendantistes. L’exploitation du nickel, la principale richesse de l’archipel, continuerait ainsi à échapper largement au contrôle des partis kanaks majoritaires dans la province Nord. En démissionnant, les partis indépendantistes ont probablement réussi à repousser cette vente, celle-ci devant être validée le 12 février par une commission gouvernementale.
Par ce geste comme par leur campagne contre la vente de Vale NC, les partis indépendantistes veulent aussi montrer leur détermination à aller jusqu’au bout du processus de décolonisation. Mardi 2 février, ils ont d’ailleurs reproché à l’État français son « absence de dialogue constructif » sur l’avenir institutionnel de l’archipel après le référendum d’octobre – qui a vu le « oui » sérieusement progresser – et de se comporter toujours en puissance coloniale.
Cette démission fait suite à des années de consensus et de collaboration avec les partis anti-indépendantistes, au sein de ce gouvernement qui existe depuis les accords de Nouméa en 1998. À l’approche du troisième référendum sur l’indépendance, les partis indépendantistes ne veulent visiblement plus continuer à cautionner cette alliance.