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- Lutte ouvrière n°2741
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Dans les entreprises
Gifi – Poitiers : derrière le repreneur se cache un licencieur
En septembre dernier, la richissime famille Mulliez a manœuvré pour se débarrasser de 17 de ses 26 magasins d’ameublement Alinea, licenciant au passage mille travailleurs.
Ils ont depuis repris neuf magasins, baptisés dorénavant Néomarché, en exploitant la loi du 20 mai 2020, dite Covid, qui leur permet d’effacer leurs dettes.
Le site de Poitiers a été le seul des 17 à ne pas être liquidé car repris par l’enseigne Gifi. L’offre de reprise promettait le maintien des 39 postes ainsi que celui des salaires pour 18 mois seulement. Le véritable objectif des patrons – récupérer les locaux et les faire fonctionner avec une main-d’œuvre intérimaire – s’est manifesté rapidement et les salariés du magasin ont subi, dès le début, une véritable politique de déstabilisation pour les décider à prendre la porte.
Dès la première réunion avec la direction, celle-ci leur indiqua qu’ils pourraient facilement conclure des ruptures conventionnelles, moins coûteuses pour les patrons que des licenciements. Un juriste du groupe vint même à Poitiers expliquer comment monter un dossier ! Pour décider les salariés à quitter les lieux, les patrons les mirent à brasser des palettes, à démonter le magasin, en leur donnant leur planning au dernier moment. Dégoûtés par de telles méthodes, six salariés sont partis via ce dispositif, onze autres en ont fait la demande et treize sont en arrêt maladie.
Depuis les patrons qui s’appuient sur une loi taillée sur mesure pour eux par leurs laquais gouvernementaux jusqu’à ceux qui se prétendent « sauveurs d’emplois », la même rapacité est à l’œuvre.