“Family offices” : des spéculations effrénées et risquées07/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2749.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

“Family offices” : des spéculations effrénées et risquées

Ces dernières semaines, un fonds appelé Archegos a revendu en quelques jours au minimum 20 milliards de dollars de titres de quelques entreprises sur lesquelles il avait parié et dont le cours avait fortement baissé, contrairement à ses prédictions.

Plusieurs banques parmi les plus connues avaient prêté des sommes importantes à ce fonds, amplifiant ses possibilités de spéculation. Entraînées à leur tour dans sa chute, plusieurs d’entre elles ont subi des milliards de pertes. Il s’agit en particulier du Crédit suisse et de la banque japonaise Nomura. Mais bien d’autres banques, comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley, ont limité leurs pertes en étant les premières à revendre ces actions.

Archegos est un « family office », c’est-à-dire un fonds qui gère la fortune personnelle de son fondateur Bill Hwang, ex-dirigeant de fonds spéculatif, condamné pour fraude en 2012. Depuis, par le biais de ses spéculations réussies, sa fortune de l’ordre d’un milliard au départ avait été multipliée par neuf en quelques années. Ses pertes aujourd’hui seraient d’environ 8 milliards.

Dans ce monde en crise, où le nombre de millionnaires et milliardaires augmente, ces derniers créent de tels family offices qui regroupent la fortune d’une ou de plusieurs familles. Ils ont été fondés dans leur grande majorité après 2000, entre autres parce que le fait d’avoir moins de quinze clients leur permet d’échapper aux règles qui limitent l’exposition aux risques des banques d’investissement, des règles qui ont été renforcées après la crise de 2008. En prêtant des capitaux à ces fonds, les banques contournent ces règles et participent à cette débauche de spéculation à la hause… mais aussi à la baisse, avec des conséquences catastrophiques pour l’économie réelle.

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