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Macron et les travailleurs indépendants : cherche électeurs désespérément
En campagne permanente, Macron fait feu de tout bois. Il a présenté jeudi 16 septembre un ensemble de mesures censées mieux protéger les « indépendants », c’est-à-dire les artisans, commerçants et professions libérales.
La protection du patrimoine personnel, vieille revendication des indépendants, en constitue la mesure phare. Dorénavant, en cas de faillite, seuls les biens indispensables à l’activité professionnelle pourront être saisis, alors que seul le domicile était protégé jusque-là. En plus d’une baisse de taxes, Macron a annoncé une diminution des cotisations pour bénéficier d’une couverture maladie et d’un accès facilité à une allocation chômage de 800 euros par mois.
Macron fait une partie de ces promesses avec de l’argent qui n’est pas le sien, puisque le chômage des indépendants, tout comme l’Assurance maladie, sont liés au régime général. Aucune compensation n’étant annoncée, c’est ce régime, qui vit des cotisations des salariés, qui assumera le manque de recettes et les dépenses supplémentaires.
Si la tentative de séduction de Macron a rencontré un écho favorable auprès de certains représentants des indépendants, beaucoup ne s’en trouveront pas plus protégés dans la jungle de l’économie capitaliste, où règne la loi du plus fort et du plus riche. C’est le cas en particulier des travailleurs indépendants qui ne sont en fait que des salariés déguisés, comme les chauffeurs Uber qui ont fait parler d’eux en se mobilisant ces derniers mois. Les indépendants dépendant d’une plateforme numérique étaient environ 200 000 en 2019, soit 7 à 8 % des indépendants présents dans un nombre croissant de secteurs. Il faudrait leur adjoindre plusieurs centaines de milliers de travailleurs indépendants qui, sans dépendre d’une plateforme, dépendent d’un client unique ou d’un fournisseur unique.
Même si ces promesses étaient davantage tenues que celles de 2017, ce qui n’est pas garanti, elles ne protégeraient pas grand monde, parmi les travailleurs indépendants, des conséquences d’une aggravation de la crise. Les seuls que Macron s’attache à protéger depuis qu’il fréquente les allées du pouvoir, c’est uniquement la minorité de bourgeois ultra riches qui dominent la société.