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- Lutte ouvrière n°2777
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Alstom Aptis – Hangenbieten : fermeture et licenciements
En mai dernier, Alstom avait annoncé aux salariés sa décision d’arrêter d’ici 2022 la production des bus électriques Aptis à Hangenbieten, près de Strasbourg. 141 emplois sont menacés.
En 2018, Alstom s’était lancé sur ce marché de la « mobilité durable », prometteur d’un joli pactole. En effet, Aptis a été grassement subventionné et des commandes publiques sont arrivées rapidement, de Strasbourg, La Rochelle, Grenoble, Toulon, et de la RATP.
Les travailleurs ont été sous pression pour produire ces bus le plus vite possible, en 3 x 8, samedis et jours fériés compris. Les fournisseurs ont été contraints aux prix les plus bas, et maintenant, les dirigeants d’Alstom prétendent avoir perdu trop d’argent en deux ans avec ces bus qui accumulent les dysfonctionnements. Le carnet de commandes est peut-être vide, mais celui, autrement plus important, des trains, trams, et métros est plein.
Les travailleurs ont fait grève une première fois fin août pour dénoncer le plan d’Alstom, qui pousse tout le monde dehors avec des indemnités au rabais. « J’habitais en Bretagne, j’ai été débauchée pour venir travailler ici, sur ce projet d’avenir », témoigne une employée. « Entre la réalité et ce qu’on m’a vendu au départ, c’est le grand écart, j’ai fait déménager ma famille et, au final, je me retrouve à chercher du travail. »
Une deuxième manifestation a été organisée le 13 octobre, cette fois contre la reprise pour 1 euro par Punch, qui possède aussi une entreprise à Strasbourg et dont la réputation de « liquidateur » est bien connue. Cette offre, selon le communiqué d’Alstom, a été repoussée car « les différentes expertises n’ont pas permis de mettre en évidence suffisamment de garanties durables pour l’ensemble des salariés en termes de croissance, de projets industriels et sociaux… » C’est l’hôpital qui se moque de la charité !
Car quelles garanties Alstom, qui a trouvé plus de 6 milliards d’euros pour fusionner avec Bombardier, apporte aux travailleurs de tous les sites, de toutes les filiales ? Aucune, alors que les profits accumulés pourraient et devraient servir à maintenir tous les emplois et tous les salaires.