RTM – Marseille : une grève courte et gagnante24/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RTM – Marseille : une grève courte et gagnante

Lundi 22 novembre, à Marseille, les conducteurs de la RTM (Régie des transports métropolitains) du dépôt d’Arenc se sont mis en grève.

En prenant leur bus, les chauffeurs ont réalisé que la rubalise, le ruban de balisage isolant la partie avant du bus pour éviter la contamination du chauffeur, avait été retirée pendant la nuit de dimanche à lundi.

La direction avait fait démonter cette bande en catimini, sans avoir demandé l’avis des conducteurs ni même les avoir prévenus. C’est surtout pour des raisons de sécurité que les chauffeurs veulent garder libre cette partie avant, car ils peuvent voir ce qui se passe à droite du bus et ont une meilleure vue du rétroviseur droit.

Ils se sont donc arrêtés, soutenus par la CGT qui a aussi appelé à la grève les chauffeurs des trois autres dépôts de Marseille. Il y a sans doute bien d’autres causes à ce coup de colère que le retrait de cette bande. La conduite des bus est très éprouvante, car les voitures sont partout, y compris sur les voies de bus, et certains secteurs sont vraiment dangereux.

La grève a touché une bonne partie des conducteurs des quatre dépôts de Marseille. Finalement, après des négociations avec les représentants de la CGT et de FO, la direction a accepté de remettre la rubalise et le travail a repris. Il n’en reste pas moins éprouvant.

Les conducteurs subissent le contrecoup de l’insuffisance scandaleuse des transports en commun à Marseille, qui explique l’engorgement de la ville par les voitures. Le métro et le tramway ne concernent que le centre-ville et quelques secteurs. Les autres quartiers sont desservis par des lignes de bus peu fréquents, où presque tout le monde voyage debout.

Les promesses de Macron et la rallonge budgétaire qu’il a octroyée permettent quelques projets de lignes. Elles ne régleraient cependant qu’une petite partie des besoins. Actuellement, les débats sont vifs pour savoir si la nouvelle ligne partirait vers le sud, vers le nord ou vers l’est de la ville dans deux ans ou plus, alors que les trois seraient nécessaires, ainsi que quelques autres.

Les chauffeurs de bus marseillais ont donc grand besoin d’embauches supplémentaires, qui permettent une plus grande fréquence de passage des bus et donc moins de pression. Ils ont besoin d’horaires moins lourds et de salaires plus élevés. Ce coup de colère sera peut-être un coup de semonce.

Partager