Énergies fossiles : droit dans le mur de charbon05/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2788.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Énergies fossiles : droit dans le mur de charbon

Ce constat est celui de l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, dans son rapport intitulé Charbon 2021 :« le niveau historiquement élevé de production d’électricité au charbon cette année est un signe inquiétant de l’éloignement du monde dans ses efforts pour réduire les émissions [de gaz à effet de serre] vers le zéro net. »

À la fin de l’année, la production mondiale d’électricité à partir du charbon aura augmenté de 9 % par rapport à 2020, a calculé l’AIE. Ce chiffre était en déclin les deux années précédentes, mais essentiellement grâce à la pandémie, et non à d’éventuelles décisions raisonnables des industriels, que ce soit dans la production d’énergie ou dans celles de ciment et d’acier, elles aussi grandes consommatrices de houille. En effet, tous secteurs confondus, la demande mondiale aura, elle, augmenté de 6 %. Et les prévisions pour 2022 sont encore en hausse.

Alors que le charbon est la plus grande source d’émissions de carbone dans le monde, le vœu pieux de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C sonne de plus en plus comme une monstrueuse hypocrisie. Quelques semaines à peine après la fin de la COP 26, les engagements de principe des représentants des gouvernements de la planète sont pourtant bien timorés, jusque dans les termes. En quoi « sortir progressivement du charbon à partir de 2030 » les engage-t-il à arrêter de détruire l’environnement, vital pour l’humanité ?

Les signatures sur un chiffon de papier, les capitalistes pollueurs et les financiers investisseurs dans l’exploitation des énergies fossiles n’en ont cure. Elles n’ont rien de contraignant et prévoient même « dans certaines circonstances » des dérogations aux aides publiques au patronat de ces secteurs, qui se montent à 16 milliards d’euros dans le monde en 2020. La ministre macronienne de l’écologie s’est vantée d’avoir cosigné un engagement à mettre un terme aux centrales thermiques au charbon dans les années 2030, pour ce qui est des pays riches, et dans les années 2040 pour les autres. D’ici là, combien de villages de pêcheurs de la côte bangladaise auront été noyés par l’océan ?

Pendant que les ministres pérorent, les capitalistes pollueurs peuvent continuer à s’enrichir et la liste des COP à s’allonger.

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