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Les nôtres

Liberto Plana

Notre camarade Liberto, que nous appelions Liova, est décédé des suites d’un cancer à l’âge de 64 ans. Depuis plus d’un an, il luttait contre ce cancer du poumon qui a déjà fait trop de victimes parmi les nôtres. La lutte, il savait ce que c’était, car toute sa vie il a lutté, que ce soit pour et avec ses camarades de travail, pour ses camarades de parti, et plus généralement pour les intérêts politiques de la classe ouvrière. Mais cette fois c’était pour lui et sa santé.

La lutte, il était tombé dedans très tôt. À 17 ans c’est en militant à la LCR, la Ligue communiste révolutionnaire, que sa révolte contre cette société dure aux pauvres s’était concrétisée. Et c’est dans le communisme révolutionnaire qu’il a trouvé des perspectives pour les exploités et les opprimés.

C’est aussi en tant que communiste révolutionnaire qu’il avait rejoint les rangs de la classe ouvrière en se faisant embaucher comme ouvrier aux poupées Bella de Perpignan. Travaillant au four, en équipe, il partageait avec les autres ouvriers les cadences, les conditions de travail, les pressions des chefs et l’arbitraire patronal. Sa lutte, il l’a continuée dans la classe qu’il avait choisie, le prolétariat industriel.

Liberto a participé à toutes les luttes syndicales de cette époque, jusqu’à ces années 1980 où l’usine a été fermée. Des bagarres contre la fermeture il y en a eu, en particulier la première en 1981. Ce fut la lutte des ouvriers de Bella, où il se révéla comme un représentant des ouvrières et des ouvriers qui refusaient d’être les sacrifiés de cette économie capitaliste. Avec d’autres, avec le comité de grève, avec ses camarades du syndicat et de la LCR, il participa à la direction de cette lutte, à une période où il était de bon ton dans les hautes sphères syndicales de dire qu’il ne fallait pas gêner, par des grèves, l’action des ministres communistes, ministres qui cautionnaient ce système en y participant au plus haut niveau.

Sa lutte a continué à travers l’activité syndicale chez Euromarché, devenu Carrefour, mais aussi à l’union locale Nord de Perpignan, où il aida à la création de plusieurs syndicats, et également en tant que juge ouvrier au conseil des Prud’hommes.

Toute sa vie, Liberto a été un militant de la classe ouvrière, un militant trotskyste. Ayant rejoint notre parti Lutte ouvrière en 1988, il a depuis représenté fidèlement notre courant dans les manifestations, les grèves ou lors des élections.

Notre courant, il l’a renforcé en organisant le banquet annuel qui regroupe nos amis et sympathisants, mais aussi en redonnant confiance dans les idées communistes à une génération militante plus jeune, et en convainquant d’autres de militer pour nos idées. Il est devenu un des dirigeants régionaux de notre groupe. Et, dans toutes les réunions auxquelles il participait, son point de vue de classe a toujours été précieux à bien des camarades.

Nous perdons un des nôtres, un militant ouvrier apprécié pour sa générosité, son enthousiasme militant, sa fougue, son franc parler. Il nous manque, mais disons-nous que Liberto aura eu une belle vie, la vie qu’il s’est choisie, celle d’un militant du courant trotskyste depuis près de cinquante ans, qui mettait toute sa confiance dans les capacités de la classe ouvrière à changer le monde. Son combat continue, notre combat, le combat communiste.

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