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Toulouse – Hôpital Marchant : une politique irresponsable
Fin janvier, la fugue de plusieurs patients dont certains dangereux, de l’hôpital psychiatrique Marchant de Toulouse, et celle d’un autre des Urgences psychiatriques du CHU Purpan ont fait la une des médias, souvent de manière sensationnaliste.
Le week-end suivant, l’Agence régionale de santé (ARS), sous la pression du maire de Toulouse, décidait de fermer à clé toutes les unités et services, interdisant visites et sorties pour l’ensemble des malades, sans distinction, et restreignant les promenades comme il y a un siècle. Cette décision a suscité un tollé chez les soignants, qui ne veulent pas se transformer en gardiens de prison, et ces restrictions ont été levées.
L’ARS a lancé une inspection mais, ces dernières années, c’est elle qui a imposé la fermeture de quarante lits de longue durée, au motif « qu’on ne vit plus à l’hôpital » ! C’est elle qui fait obligation de raccourcir les temps d’hospitalisation et de faire sortir les patients au plus vite. En 2019, les hospitaliers de Marchant avaient d’ailleurs fait grève pour protester contre ces fermetures et le manque de personnel. En Haute-Garonne, les moyens sont les mêmes depuis vingt-cinq ans, alors que la population a augmenté de 30 %. Il faut plusieurs mois d’attente pour voir un psychiatre, et plus d’un an quand il s’agit d’enfants.
L’ARS s’est fendue de quelques annonces médiatiques : à Marchant, fermetures de portail, renfort d’une société externe de sécurité et hausse des effectifs le week-end, des caméras et des clôtures aux Urgences psychiatriques du CHU. Mais aucune embauche ni ouverture de lits supplémentaires ne sont prévues.
L’hôpital devrait d’abord être un lieu de soins, et non d’enfermement. Pour prévenir les actes de violence et assurer la sécurité de tous, la psychiatrie ne doit plus être le parent pauvre d’une santé déjà bien mal en point.