À l’usine de Chalette près de Montargis, ils ont été plus de 200 à débrayer pour exprimer leur mécontentement, au vu des miettes proposées par la direction : 2 % pour les salaires en dessous de 2 500 euros et zéro pour les autres.

Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas retrouvés si nombreux, les plus jeunes n’avaient jamais vu cela. Les grévistes ont fait la tournée des ateliers, qui pour certains étaient beaucoup moins bruyants puisque les machines ne tournaient pas.

Les discussions allaient bon train toute la journée : « Les salaires au smic pour les plus jeunes, à peine plus pour les plus anciens, le 10 c’est la fin du mois et impossible de payer toutes les factures et les crédits. On travaille durement et on n’y arrive plus .»

Les grévistes étaient d’autant plus remontés que Total venait d’annoncer ses 14 milliards d’euros de profits, et ils sont bien conscients que c’est grâce à leur travail que ces requins s’enrichissent. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le refus d’Hutchinson de verser la prime de 550 euros que tous les autres salariés de Total ont eue.

En fin d’après-midi la direction annonçait un talon de 50 euros pour les salaires en dessous de 2 500 euros brut, et 2 % pour les autres. « Mais 50 euros, c’est même pas un plein d’essence, ils se fichent de nous .» Dans toutes les usines du groupe, des rendez-vous ont été pris la semaine suivante pour organiser la suite.

Mardi 15 février, 150 travailleurs étaient à nouveau en grève, et la grève était votée pour le lendemain. Pour beaucoup la coupe est pleine, et l’idée fait son chemin qu’il faudra une grève totale pour faire céder le patron.