Ils révèlent que, contrairement à ce que disait la préfecture, les réfugiés avaient bien appelé au secours en pleine nuit.

Jusqu’à présent, les autorités préfectorales et maritimes affirmaient n’avoir été averties de la situation que le 24 novembre à 14 h par un bateau de pêche. Les secours n’avaient alors pu recueillir que deux rescapés. Ceux-ci ont déclaré qu’ils avaient alerté les secours dès que leur bateau avait commencé à sombrer, ajoutant que les services britanniques et français s’étaient renvoyé la balle, se rejetant mutuellement l’obligation de réaliser le sauvetage.

Le 20 décembre, l’association d’aide aux réfugiés Utopia 56 a déposé plainte contre le préfet maritime, le Cross et les gardes-côtes britanniques pour homicide involontaire et omission de porter secours. D’où la récupération des enregistrements destinés à l’enquête.

En portant plainte, Utopia 56 a rapporté que, dans d’autres cas moins dramatiques, on avait déjà constaté, au mieux, une absence de coordination entre les services anglais et français et, au pire, la volonté des deux de laisser dériver les embarcations vers les eaux territoriales du pays d’en face pour s’éviter d’intervenir, aux risques et périls des occupants. Quant aux sauveteurs, ils font ce qu’ils peuvent avec les moyens dont ils disposent, alors qu’entre 2020 et 2021 le nombre des départs vers le Royaume-Uni a triplé.

Cela ne s’arrêtera pas. La volonté de quitter la France pour la Grande-Bretagne est intacte chez la plupart des réfugiés, qui espèrent y retrouver des proches ou un travail. Ce n’est pas la démagogie antimigrants ravivée par la période électorale qui les fera changer d’avis. Le mépris criminel des autorités des deux pays pour la vie des migrants doit cesser et ils doivent pouvoir circuler librement !