Les profits avant la planète : c’est un financier qui le dit08/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les profits avant la planète : c’est un financier qui le dit

« Le changement climatique n’est pas un risque dont nous devons nous inquiéter. C’est une hérésie ! » Tels sont les propos tenus par Stuart Kirk, le responsable de « l’investissement responsable » à l’échelle mondiale du géant de la finance HSBC, et donc officiellement chargé de lutter contre le réchauffement climatique !

Si HSBC, devant l’émotion, a dû suspendre ce responsable, celui-ci n’a fait que révéler crûment l’absolue indifférence des financiers quant à l’avenir de la planète.

Sa conférence lors d’un forum organisé le 20 mai par le Financial Times annonçait la couleur : « Pourquoi les investisseurs ne doivent pas se soucier du risque climatique » en était le titre. La réponse ira au cœur de tous les banquiers de la planète : « La durée des prêts à HSBC est de six ans. Ce qui arrive à la planète la septième année n’a aucune importance. » Le discours était d’ailleurs tout entier une preuve de l’irresponsabilité la plus vulgairement assumée des capitalistes.

Sur le thème « les profits d’aujourd’hui sont bien plus importants que l’état de la planète demain », il enfonce le clou : « Je travaille dans une banque qui est attaquée par la cryptomonnaie. Nous avons des régulateurs américains qui essaient de nous arrêter. Nous avons de l’inflation dans les tuyaux et on me réclame de passer du temps… à regarder quelque chose qui va se passer dans 20 ou 30 ans ».

D’ailleurs, la montée des eaux l’inquiète moins que celle des taux directeurs : « Qu’est-ce que cela peut faire si Miami est six mètres sous l’eau dans 100 ans ? Amsterdam est sous l’eau depuis des lustres, et c’est un endroit très agréable. Nous nous adapterons. » Et de conclure son discours par cette vertigineuse réflexion : « Tout au long de mes vingt ans de carrière, j’ai toujours entendu un cinglé me parler de la fin du monde. »

Lui et ses pairs n’en parlent pas : ils la préparent, en étant à la tête de cette maison de fous qui se nomme capitalisme.

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