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Leur société
Assurance chômage : nouvelle attaque du gouvernement
Le gouvernement ne marque pas de pause dans ses attaques contre les chômeurs. Le 23 décembre, il a introduit par surprise dans le projet de décret transmis aux syndicats une nouvelle mesure : la possibilité de réduire de 40 % la durée d’indemnisation lorsque le taux de chômage est inférieur à 6 %.
Tout le texte vise à réduire les indemnités, sous le prétexte fallacieux que, lorsque le taux de chômage diminue, les chômeurs peuvent retrouver du travail. Ils n’auraient donc à s’en prendre qu’à eux-mêmes et ne mériteraient plus d’être indemnisés.
Selon ce qui avait déjà été annoncé, la durée maximale d’indemnisation pour les nouveaux chômeurs devait passer de 24 mois aujourd’hui à 18 en février, travailleurs âgés exceptés, puisque le chômage est officiellement de moins de 9 %.
Avec la nouvelle mesure, en cas de taux de chômage inférieur à 6 %, la durée maximum de couverture passerait de 24 mois aujourd’hui à 14 mois et une semaine.
Le gouvernement en rajoute ainsi une couche, et montre combien il se soucie peu des syndicats, qui prétendent jouer les utilités autour d’un tapis vert. « C’est une pure déloyauté », a affirmé Laurent Berger, le leader de la CFDT. Comme si Macron pouvait être loyal à d’autres qu’au grand patronat ! Son objectif, obstinément poursuivi, est de forcer les chômeurs en fin de droits à accepter n’importe quel emploi, à n’importe quelles conditions, et de répondre ainsi aux jérémiades du patronat qui se plaint de ne plus trouver de salariés taillables et corvéables à merci.
Cette réforme faisant dépendre la durée d’indemnisation du taux de chômage succède à bien d’autres mesures contre les chômeurs. Les résultats de celle entièrement entrée en vigueur en 2021, qui instaure de nouvelles règles de calcul des indemnisations et exige d’avoir travaillé plus longtemps pour être indemnisé, ont été chiffrés par l’Unedic. Les indemnités ont en moyenne baissé de 16 % et 275 000 travailleurs qui y auraient eu droit avec l’ancien système n’ont rien touché. Année après année, ces attaques plongent dans une misère toujours plus grande les travailleurs privés d’emploi, dont les conditions d’existence sont en outre aggravées par l’augmentation des prix, des loyers et des charges.
En obligeant les chômeurs en fin de droits à accepter n’importe quel emploi, même mal payé et avec des horaires impossibles, le patronat veut pouvoir tirer les salaires vers le bas et aggraver les conditions de travail. Le gouvernement pour sa part entend diviser les travailleurs en rendant les chômeurs responsables de leur situation, alors que le seul coupable est le grand patronat. Au-delà des chômeurs eux-mêmes, ces attaques visent toute la classe ouvrière et c’est toute la classe ouvrière qui doit riposter.