Compte pénibilité : toujours la même vieille ficelle28/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2839.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Compte pénibilité : toujours la même vieille ficelle

Un rapport de la Cour des comptes relève le peu d’attention que le patronat et le gouvernement portent à la prévention en santé au travail et au sort des travailleurs abîmés par leurs années passées dans l’entreprise.

La cour pousse même l’audace jusqu’à incriminer une des directives du gouvernement d’Édouard Philippe modifiant le compte de prévention de la pénibilité, au début du premier quinquennat de Macron, en 2017.

Ce compte avait été créé pour faire passer, essentiellement auprès des syndicats, la réforme des retraites de 2014 allongeant la durée de cotisation pour une retraite à taux plein. Le gouvernement socialiste avait fait semblant de vouloir en modérer l’impact, en demandant au patronat de prendre en compte la pénibilité particulière du poste de travail de certains salariés : ils pourraient ainsi cumuler des points pour bénéficier d’une formation à un autre travail et même partir en retraite plus tôt.

Cela aboutit à une usine à gaz : plusieurs facteurs de pénibilité devaient être recensés pour chaque travailleur particulièrement exposé au bruit, aux charges, aux températures extrêmes, etc. Le patronat prit prétexte du labyrinthe créé par la multitude de facteurs à examiner pour ne rien faire et le gouvernement Macron-Philipe fit supprimer, entre autres choses, quatre des éléments à prendre en compte. Ce compte professionnel de prévention ne fut utilisé qu’à doses homéopathiques, autant dire rien.

Aujourd’hui, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, prétend améliorer le dispositif : par exemple, il suffirait peut-être de 110 nuits de travail par an au lieu de 120 pour gagner des points, ou d’un suivi médical « renforcé », alors que le suivi est inexistant dans la plupart des entreprises. Ces quelques changements dérisoires seraient bien sûr englobés dans la prochaine réforme des retraites, en tant qu’un des « axes forts de la concertation », selon le gouvernement.

Au cas où cela tenterait des syndicalistes adeptes du compromis…

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