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Leur société
Logement : expulsions accélérées
Cette année, la fin de la trêve hivernale le 31 mars se conjugue avec un projet de loi qui vise à accélérer les expulsions locatives et durcit la répression contre les occupants de logements vides ou de bidonvilles.
Pour les loyers impayés, la loi accélère les procédures judiciaires. Elle permet en effet à un propriétaire d’obtenir la résiliation du bail sans avoir à engager une action en justice, ce qui conduit plus rapidement à une expulsion. Comme si le nombre de personnes sans domicile n’était pas encore assez élevé à l’heure actuelle ! Il a plus que doublé en dix ans, dépassant aujourd’hui 300 000, selon la fondation Abbé-Pierre. Quant au nombre d’expulsions effectuées avec le concours de la police, le ministère du Logement estime qu’il est revenu en 2022 à son niveau d’avant-Covid, 16 700, en augmentation de 161 % par rapport à il y a vingt ans. Le nombre de ménages obligés de quitter un logement est bien plus important, beaucoup n’attendant pas l’arrivée de la police pour le faire.
C’est le résultat de toute une chaîne qui part d’un montant de loyer insupportable par rapport à des revenus en baisse, passe par des retards de loyer, un surendettement et un jugement d’expulsion. Mais pour les auteurs de la loi, qui vont du parti gouvernemental au Rassemblement national, cette dégringolade n’est pas encore assez rapide !
De nombreuses organisations de défense du droit au logement et des syndicats appellent à manifester le 1er avril, à Paris et dans d’autres villes, pour protester contre les expulsions et les mesures gouvernementales. Lutte ouvrière soutient ces manifestations. Celle de Paris partira à 15 heures place de la Bastille.