Manifestants arrêtés : solidarité active contre l’arbitraire12/04/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/04/P5-2_Rassemblement_lors_de_la_liberation_dEric_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Manifestants arrêtés : solidarité active contre l’arbitraire

Jeudi 6 avril, la manifestation parisienne a donné lieu à de nombreuses charges, matraquages et à des interpellations de manifestants. Celle d’Éric, cheminot à la gare du Nord, militant de Lutte ouvrière et de SUD-Rail, a suscité une réaction de solidarité ouvrière.

Illustration - solidarité active contre l’arbitraire

C’est en quittant la manifestation avec ses collègues qu’Éric a été interpellé. Le groupe parlait tranquillement quand quatre membres de la BRAV-M ont surgi par surprise, l’ont soulevé et embarqué sous les protestations de ses collègues stupéfaits. Éric s’est retrouvé en garde à vue au commissariat du 5e arrondissement où il a retrouvé plusieurs manifestants interpellés sous les motifs les plus divers. La solidarité s’est rapidement organisée. Cette arrestation arbitraire a été relayée sur les réseaux militants. Le soir même, des collègues de la gare du Nord venaient devant le commissariat. Lutte ouvrière et SUD-Rail appelaient à un premier rassemblement le lendemain. En pleine nuit, deux députés de LFI, témoins de l’interpellation, Thomas Portes et Ugo Bernalicis, disposant d’un droit de visite à toute heure, ont pu contrôler les conditions de détention d’Éric et des autres interpellés.

Le lendemain vendredi 7 avril, à 11 heures, plus de cent collègues et militants, puis à nouveau à 15 heures, 150 manifestants criaient sous les fenêtres du commissariat « Libérez nos camarades ! » et « La répression n’empêchera pas les manifestations ! » Notre camarade Nathalie Arthaud intervenait en déclarant : « Le gouvernement veut tourner la page le plus vite possible, mais il a échoué sur toute la ligne et n’a plus que la matraque. » Une collègue d’Éric, élue Sud-Rail, s’indignait de cette arrestation : « S’il faut appeler toute la gare du Nord, retourner tout Paris pour que Éric sorte de ce commissariat, on le fera ! »

Cependant, Éric était transféré le soir du 7 avril au tribunal en vue d’une comparution immédiate le lendemain. Pendant la nuit, de nombreux témoignages écrits de collègues étaient rassemblés en vue du procès. Vingt-cinq cheminots se rassemblaient à la gare du Nord le matin à 11 heures, puis 200 personnes tenaient meeting devant le parvis du tribunal à partir de 13 heures. Les témoignages de solidarité arrivaient de ses collègues, de Nathalie Arthaud, du député Thomas Portes, de cheminots de différents secteurs, comme ceux du comité de grève des cheminots de Strasbourg, dont la représentante affirmait « Nous sommes venus, car quand l’un de nous est attaqué, nous sommes tous attaqués ! »

Éric était finalement libéré le 8 avril à 14 heures sous les ovations. Le procureur avait en effet abandonné la procédure de comparution immédiate et lui avait notifié le classement des poursuites sous condition… de réaliser un « stage de citoyenneté » de deux jours !

Un tel stage devrait plutôt être infligé à ceux qui répriment ou mutilent les manifestants à coups de matraques, flash-balls ou grenades, non à ceux qui se battent contre l’injustice, les inégalités et l’exploitation !

Éric et quelques autres manifestants interpellés arbitrairement se sont retrouvés à 7-8 dans une cellule. Loin d’être abattus et intimidés, ils ont parlé politique et révolution, revigorés par les échos des manifestations de soutien à l’extérieur et prêts à continuer le combat.

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