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Leur société
Enseignement, hôpitaux : encore des macroneries
Parmi les chantiers dits « du progrès » que Macron a évoqués lors de son discours, figurent entre autres la santé et l’éducation nationale. À l’entendre, demain on rase gratis.
Macron a annoncé aux enseignants une meilleure rémunération dès la rentrée scolaire, et a promis aux parents d’élèves un remplacement systématique des professeurs absents. Le ministre Pap Ndiaye avait affirmé au début du mois que l’ensemble des enseignants toucheraient 10 % de plus par rapport au salaire de 2020, ce qui ne ferait que 3,3 % de hausse en moyenne par an. On est loin de l’inflation ! Quant à ceux qui accepteraient d’être volontaires pour de « nouvelles missions », ils seraient payés en heures supplémentaires, ce qui n’est finalement que l’application de la loi. Et, parmi ces missions, figure le remplacement des professeurs dont les absences sont inférieures à quinze jours, par un de leurs collègues. La boucle est bouclée.
Depuis plusieurs années, le gouvernement tend cette carotte pour faire accepter un rôle de bouche-trou aux enseignants. Embaucher massivement le personnel nécessaire et dégager des crédits pour que les classes ne soient pas surchargées, que l’on ne ferme plus d’écoles, que l’ensemble du personnel éducatif ne croule pas sous une accumulation de tâches, etc., ne figure pas au programme du président.
Dans le domaine de la santé, qui pourrait croire que, « d’ici la fin de l’année, 600 000 personnes atteintes de maladies chroniques qui n’ont pas de médecin traitant en bénéficieront » ? Mais d’où Macron les sortira-t-il, quand le manque de médecins se fait sentir dans les grandes villes comme, de façon bien pire, dans les campagnes ? Il n’y a rien de neuf non plus dans cette promesse, faite maintes fois et jamais tenue. Quant aux services d’urgence dans les hôpitaux, qui devraient être désengorgés là aussi d’ici la fin de l’année, c’est évidemment du pipeau. La seule façon dont quelques-uns de ces services sont actuellement vidés de leurs patients consiste à obliger les malades à passer d’abord par le Samu et à suivre ensuite un parcours compliqué avant de voir un médecin.
Depuis des années, le service de santé va de dégradation en dégradation. Les plans d’économies se succèdent, les conditions de travail et de salaire se détériorent au point que le personnel des hôpitaux fuit pour trouver un meilleur travail, ce qui entraîne des fermetures de lits faute de monde pour s’occuper des malades. Mais, dans ce secteur non plus, il n’est pas question pour le gouvernement d’embaucher les dizaines de milliers de soignants indispensables, ni d’augmenter les crédits nécessaires. L’argent existe, à condition de le prendre dans les coffres des multimillionnaires.