Loi de programmation militaire : l’union sacrée24/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P3-3_Ventes_darmes_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Loi de programmation militaire : l’union sacrée

Le 22 mai a commencé l’examen à l’Assemblée de la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030. Il est question d’augmenter le budget militaire de 100 milliards d’euros sur six ans pour atteindre 413 milliards.

Illustration - l’union sacrée

La précédente loi, promulguée en 2018 pour la période 2019-2025, avait déjà permis d’augmenter les crédits militaires. Cette fois, il est proposé de les augmenter encore d’ici 2030 afin d’atteindre 2 % du PIB. Quand il s’agit de l’armée, la dette publique n’existe pas.

Le rapporteur de la loi, Jean-Michel Jacques, ancien commando de marine, aujourd’hui député Renaissance du Morbihan, s’est dit « plutôt optimiste, même si je ne suis pas béat », concernant le vote de la loi.On comprend pourquoi Les Républicains, comme le Rassemblement national, se contentent de dénoncer les propositions du ministre des Armées comme des effets d’annonce.

À gauche, bien malin celui qui parviendrait à discerner une réelle opposition au projet de loi. Les écologistes se contentent, dans un amendement, de demander l’inscription dans la loi du changement climatique « comme un facteur de changement profond pour les armées ». On peut aussi lire dans l’introduction au contre-projet de loi de programmation militaire présenté par la France insoumise que la loi « n’est pas à la hauteur des menaces qui pèsent sur nos intérêts », en ajoutant : « La minorité présidentielle se contente d’une vision subordonnée aux intérêts de l’OTAN. » Quant au dirigeant du Parti communiste, Fabien Roussel, il pratique un numéro d’équilibriste habituel, disant vouloir investir dans la paix plutôt que dans la guerre. Mais il dit aussi : « Oui et 1 000 fois oui » à « avoir un budget plus important, permettant de nous protéger des menaces ». De la gauche au RN, chacun pratique le même exercice, consistant à se démarquer en apparence tout en étant sur le fond complètement d’accord pour verser des milliards aux militaires.

Pour garantir leur manne aux actionnaires de l’armement et préparer la population à la guerre, c’est une grande union sacrée.

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