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Arctic Challenge : un air de déjà-vu
La préparation à la guerre continue. Après les manœuvres de débarquement sur la plage de Sète en février, les combats de chars en Champagne au printemps, le Charles-de-Gaulle dans l’océan Indien en avril-mai, les Rafale de l’armée de l’air sont en Baltique depuis le 29 mai.
Ils participent à Arctic Challenge, un rassemblement de coordination de 150 avions venus des armées des États-Unis et de leurs alliés européens, quatorze pays en tout. L’exercice est placé sous commandement finlandais, pays limitrophe de l’ennemi désigné, la Russie. Le but est de vérifier l’interopérabilité des matériels et des équipages. Le budget est évidemment inconnu, mais rien n’est trop beau pour se préparer à mourir pour les banquiers et les industriels.
La préparation politique se poursuit également, avec les débats sur le Service national universel ou le nécessaire passage à l’économie de guerre, et les militaires pérorant à toute heure contre la Russie ou la Chine sur les chaînes d’information. Tout cela opère un véritable battage militariste et nationaliste. La guerre, qui a déjà commencé pour bien des peuples, devient chaque jour un peu plus présente pour le public français, un peu plus proche, un peu plus menaçante.
Les télévisions et les sites du ministère de la Défense proposent des chromos poétiques d’Arctic Challenge, des escadrilles au soleil levant et des passages sur la banquise bleutée façon Top Gun. Dans la réalité, ce genre de processus conduit à des villes bombardées en ruine et à des images comme celles de Guernica, Dresde ou Hiroshima.