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Dans le monde
Ukraine : les vautours par l’odeur alléchés
Une conférence internationale, consacrée à la reconstruction de l’Ukraine, s’est tenue mercredi 21 juin à Londres alors même que la guerre en Ukraine se poursuit.
Les entreprises occidentales lorgnent déjà sur les centaines de milliards que cela pourrait nécessiter.
Ce second sommet pour la reconstruction de l’Ukraine, après celui de l’année dernière en Suisse, voulait « stimuler » les investissements privés. Car si les bombardements et les combats détruisent les routes, les bâtiments et les infrastructures essentielles du pays, si la population doit subir violences et privations, la guerre est aussi une affaire très lucrative. Quatre-cents grandes entreprises étaient représentées à ce sommet londonien, comme Hyundai ou BP, pour tenter de grappiller une part du gâteau estimé entre 400 et mille milliards de dollars.
Cette grand-messe, où étaient présents des chefs d’État, des Premiers ministres, des délégations d’une soixantaine de pays, servait surtout à rassurer ceux, qui, malgré le profit espéré, pourraient être refroidis par l’incertitude liée au conflit. D’où l’annonce de nouvelles aides : 1,3 milliard de dollars supplémentaires pour les États-Unis – hors aide militaire et humanitaire –, 3 milliards de prêts bancaires pour la Grande-Bretagne. La France quant à elle a présenté un mécanisme d’assurance mis en avant par la Banque française de développement. Mais ces « aides » n’ont rien de désintéressé. Elles devront tôt ou tard être remboursées. Qui paiera cette dette qui ne cesse d’augmenter ? Le gouvernement ukrainien, soutenu par les financiers du monde entier, présentera l’addition à sa population, même si tout le monde, au sommet de Londres, a affirmé que ce devait être à la Russie de payer des réparations. On voit ce que valent les « amis » de l’Ukraine, qui fournissent des armes pour alimenter le conflit d’une main, et espèrent se remplir les poches avec les marchés de la reconstruction de l’autre. Le cynisme de ces vautours attirés par l’odeur du profit éclaire ce que valent leurs déclarations sur la démocratie et la liberté du peuple ukrainien.