- Accueil
- Lutte ouvrière n°2866
- Milee (ex-Adrexo) – Fourmies : le ras-le-bol s’exprime
Dans les entreprises
Milee (ex-Adrexo) – Fourmies : le ras-le-bol s’exprime
Dans l’entreprise de distribution de prospectus dans les boîtes à lettres Milee de Fourmies, dans le Nord, dix distributeurs sur seize se sont mis en grève durant une semaine. Ils ont dénoncé les conditions de travail et protesté contre la faiblesse des rémunérations.
Leur travail consiste à se rendre au dépôt avec leur véhicule personnel pour charger les prospectus. Cela peut dépasser la tonne de papier, en fonction des secteurs. Ensuite, chacun doit les ramener à son domicile, ce qui oblige à condamner une pièce pour le stockage. Ce stockage n’est pas rémunéré et lorsque les distributeurs ont protesté, la responsable a répondu : « Si vous n’êtes pas contents, vous viendrez les récupérer à Valenciennes », à plus d’une heure de route.
Il faut ensuite encarter, c’est-à-dire préparer la liasse de publicités pour chaque domicile. Enfin, la dernière étape consiste à les distribuer, après les avoir à nouveau manipulées pour les charger dans leurs véhicules, et ce par tous les temps. Durant la tournée, ils portent le tas de publicité ainsi que le courrier, un magazine et une badgeuse… sans compter le parapluie en cas de mauvais temps. Par le passé, des travailleurs ont protesté contre le poids à porter et la distance à parcourir. Cela leur a valu cette remarque du directeur : « Plutôt que râler, ils devraient me remercier : je leur économise un abonnement dans une salle de sport. »
Depuis des années, les conditions de travail se dégradent et notamment depuis l’instauration de la badgeuse il y a cinq ans. Alors qu’avant il était possible à chacun d’organiser sa tournée, maintenant tous sont fliqués et n’ont plus aucune marge de manœuvre. Comme le dit l’une d’entre eux ; « On a l’impression de travailler à temps plein alors qu’on est à temps partiel. » De plus, rapporté au temps passé au transport, à l’encartage, à la distribution, le salaire est inférieur au smic horaire.
La grève a permis de mettre fin à l’obligation d’effectuer les remplacements des tournées des collègues en congés. Mais elle a peut-être aussi permis de donner envie à d’autres distributeurs de se défendre.