Lauak – Hasparren : justice patronale19/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lauak – Hasparren : justice patronale

En novembre 2020, Lauak, entreprise aéronautique sous-traitante d’Airbus et Boeing, dont l’usine principale se situe à Hasparren, dans les Pyrénées-Atlantiques, avait licencié 118 ouvriers sur un total de 838.

Le patron justifiait ces licenciements par la crainte que la crise du Covid-19 puisse réduire la production d’avions. Plusieurs travailleurs ont contesté la véracité du motif économique et qualifié ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) comme un plan social d’opportunité. À preuve, la réduction des effectifs n’avait pas encore été prononcée que déjà des heures supplémentaires étaient mises en place, et le recours au travail intérimaire se généralisait par la suite. Plus encore, quelques mois à peine après ces licenciements, Lauak lançait un « recrutement participatif » promettant 500 à 1 000 euros aux employés qui lui trouveraient quelqu’un à embaucher.

Les Prud’hommes de Bayonne ont préféré ne pas se prononcer sur la cause réelle et sérieuse du motif économique ayant donné lieu à licenciement, ils ont confié l’affaire à deux juges départiteurs professionnels. L’un a condamné l’employeur à payer pour ce motif, mais l’autre non. Ce verdict ouvertement pro-patronal étant un peu trop gros, un vice de forme dans la procédure de licenciement a tout de même permis une indemnisation. Au total, Lauak vient d’être condamné à payer plus de 145 000 euros à quatre salariés.

Le patron de Lauak fait appel. Il est vrai que ce personnage, qui prétend que s’il n’y a pas de syndicat dans son entreprise c’est que tout le monde est heureux chez lui, a bien des raisons de penser que son poids économique pèse plus devant la justice que le sort de 118 licenciés.

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